Je suis donc conduit directement en cellule dans un véhicule 4x4 de la police montée canadienne (...fini les chevaux et les beaux costumes rouges... ça, c'est pour le folklore!). Le voyage ne dure que quelques minutes car les bâtiments de la RCMP (Royal Canadian Mountee Police) sont situés à proximité de l'aéroport .Entrée des artistes ... et des suspects, par la petite porte à l'arrière du bâtiment.
Accueil courtois des gardiens de cellules. Refouille au corps, on me demande d'enlever ma veste, ma ceinture (au cas ou ...!), ma montre, mes chaussures et jusqu'à mon alliance (la première fois en 29 ans de mariage - rechoc :-( Dépourvu de tout objet personnel, je suis invité à "m'installer" dans la cellule N°1, seul avec mes pensées. Alors là, bouffée de cafard garantie !
Quand la porte blindée se referme derrière moi dans un vacarme assourdissant (... j'ai compris par la suite qu'il y avait un couac dans le dispositif de fermeture), je me retrouve face à face avec moi même dans cette cellule de 3x3m. Sinistre "studio", jugez du peu : murs en parpaing fraichement repeints en blanc, lumière blafarde blanche avec un néon bien protégé, rebord en béton de 60cm qui me servira de siège et de lit avec 2 couvertures en tissu épais indéchirable, un matelas en plastique de 5cm d'épaisseur qui rend l'endroit plus "confortable", un lavabo couplé à une cuvette en aluminium en guise de toilettes, 6 petits carreaux opaques en haut d'un mur pour savoir s'il fait jour ou nuit (seule façon de se repérer dans le temps) et une magnifique porte blindée bleu nuit avec une vitre verticale et une trappe horizontale en partie basse en guise passe plat. Au plafond, quelques équipements techniques protégés et une grande grille de ventilation. Le tout dans un état d'une propreté irréprochable. Et heureusement qu'on est en été, parait-il que l'hiver il y fait un froid de canard...
Je m'asseois donc sur ce qui va me servir de siège et de lit pendant ces 3 interminables journées et je commence à penser. Je me rejoue indéfiniment la scène, ce voyage à bord du Paris Boston... Mais qu'ai je donc fais de si mal pour me retrouver enfermé dans cet endroit ?... J'en arrive à me pincer pour m'assurer que ce n'est pas un mauvais rêve.
Je pense encore à ce moment là que je devrais pouvoir sortir d'ici assez vite (1 ou 2 jours) et que je pourrais continuer sur San Francisco dans la semaine...
Et là, j'apprends à être patient (au moins que cette épreuve serve à quelque chose). Un gardien me propose de la lecture : Salvation (si, si !), le Reader Digest et le Herald (un magazine local). Je prend ces quelques bouquins et les pose près de moi sur le rebord en béton, je n'ai vraiment pas le cœur a lire quoi que ce soit...
Après quelques heures d'attente, un policier vient me proposer de téléphoner à un avocat et à l'ambassade de France. Il m'emmène dans une petite pièce où il y a un téléphone posé sur une table, une chaise et une camera au plafond. L'avocat commis d'office se veut rassurant: "Votre histoire n'est pas inhabituelle, cela arrive 3 à 4 fois par an mais généralement avec des personnes saoules. Disons qu'avec quelques jours de taule et 500$ d'amende, votre cas sera classé." Bon, j'en serais quitte rapidement et cela me parait raisonnable. "Demain, dimanche, vous participerez à une conférence téléphonique avec le juge pour vous signifier que vous passerez devant un tribunal lundi". Ah, donc le WE en prison... c'est pas top... M'enfin, j'avais qu'à pas déconner... Tout ça me remonte un peu le moral car je vois déjà le bout du tunnel...
J'appelle ensuite l'ambassade de France à Montréal mais là je tombe sur un gardien (eh oui, nous sommes le week end) qui me donne un N° de portable d'un consul. Celui ci s'enquiert de savoir si je suis bien traité (je le rassure sur ce point) et il me confirme que les autorités françaises ne peuvent s'immiscer dans les affaires intérieures (... merci cela m'est d'une grande utilité !).
Retour en cellule accompagné de mon ange gardien... Back to hell ! Quand j'entends cette porte blindée qui se referme derrière moi dans un vacarme d'enfer, pffouuh ... moral au 3e sous sol.
Quelques heures après je tente une demande pour contacter ma famille et mes proches : accordée ! Yessss! Rebelote, dans la petite salle et là je dois inscrire sur une feuille de papier tous les N° que je souhaite composer. Alors là, lorsque j'entends ma petite famille, c'est du bonheur à l'état pur, de l'émotion en barre. Je leur annonce dans quel pétrin je me suis fourré et leur demande de ne pas s'inquiéter: je suis bien traité et je devrais sortir bientôt.
Comme je n'avais plus de téléphone avec moi, j'étais handicapé pour me souvenir de certains N° pour appeler mes amis (au domicile, vu l'heure!) - La technologie ca a du bon, mais c'est vraiment pas terrible pour la mémoire. On a du mal a vivre sans nos prothèses que sont nos agendas électroniques... Enfin , j'arrive a avertir les collègues et amis de bureau que mon voyage a San Francisco est probablement compromis... Allez, je veux y croire encore un peu !
Et je retourne dans mon "studio"... Clack, fais la porte :-(
La nuit tombe (merci les petits carreaux opaques) et je décide d'essayer de dormir. Je m'allonge sur le fin "matelas" et me concentre sur ma position afin de ne pas tomber de ce rebord. Première nuit en prison (... de ma vie) et je n'ai pas envie de dormir... mes pensées m'assaillent : mais qu'est ce que je fais dans cette galère ?!... Good night !
Accueil courtois des gardiens de cellules. Refouille au corps, on me demande d'enlever ma veste, ma ceinture (au cas ou ...!), ma montre, mes chaussures et jusqu'à mon alliance (la première fois en 29 ans de mariage - rechoc :-( Dépourvu de tout objet personnel, je suis invité à "m'installer" dans la cellule N°1, seul avec mes pensées. Alors là, bouffée de cafard garantie !
Quand la porte blindée se referme derrière moi dans un vacarme assourdissant (... j'ai compris par la suite qu'il y avait un couac dans le dispositif de fermeture), je me retrouve face à face avec moi même dans cette cellule de 3x3m. Sinistre "studio", jugez du peu : murs en parpaing fraichement repeints en blanc, lumière blafarde blanche avec un néon bien protégé, rebord en béton de 60cm qui me servira de siège et de lit avec 2 couvertures en tissu épais indéchirable, un matelas en plastique de 5cm d'épaisseur qui rend l'endroit plus "confortable", un lavabo couplé à une cuvette en aluminium en guise de toilettes, 6 petits carreaux opaques en haut d'un mur pour savoir s'il fait jour ou nuit (seule façon de se repérer dans le temps) et une magnifique porte blindée bleu nuit avec une vitre verticale et une trappe horizontale en partie basse en guise passe plat. Au plafond, quelques équipements techniques protégés et une grande grille de ventilation. Le tout dans un état d'une propreté irréprochable. Et heureusement qu'on est en été, parait-il que l'hiver il y fait un froid de canard...
Je m'asseois donc sur ce qui va me servir de siège et de lit pendant ces 3 interminables journées et je commence à penser. Je me rejoue indéfiniment la scène, ce voyage à bord du Paris Boston... Mais qu'ai je donc fais de si mal pour me retrouver enfermé dans cet endroit ?... J'en arrive à me pincer pour m'assurer que ce n'est pas un mauvais rêve.
Je pense encore à ce moment là que je devrais pouvoir sortir d'ici assez vite (1 ou 2 jours) et que je pourrais continuer sur San Francisco dans la semaine...
Et là, j'apprends à être patient (au moins que cette épreuve serve à quelque chose). Un gardien me propose de la lecture : Salvation (si, si !), le Reader Digest et le Herald (un magazine local). Je prend ces quelques bouquins et les pose près de moi sur le rebord en béton, je n'ai vraiment pas le cœur a lire quoi que ce soit...
Après quelques heures d'attente, un policier vient me proposer de téléphoner à un avocat et à l'ambassade de France. Il m'emmène dans une petite pièce où il y a un téléphone posé sur une table, une chaise et une camera au plafond. L'avocat commis d'office se veut rassurant: "Votre histoire n'est pas inhabituelle, cela arrive 3 à 4 fois par an mais généralement avec des personnes saoules. Disons qu'avec quelques jours de taule et 500$ d'amende, votre cas sera classé." Bon, j'en serais quitte rapidement et cela me parait raisonnable. "Demain, dimanche, vous participerez à une conférence téléphonique avec le juge pour vous signifier que vous passerez devant un tribunal lundi". Ah, donc le WE en prison... c'est pas top... M'enfin, j'avais qu'à pas déconner... Tout ça me remonte un peu le moral car je vois déjà le bout du tunnel...
J'appelle ensuite l'ambassade de France à Montréal mais là je tombe sur un gardien (eh oui, nous sommes le week end) qui me donne un N° de portable d'un consul. Celui ci s'enquiert de savoir si je suis bien traité (je le rassure sur ce point) et il me confirme que les autorités françaises ne peuvent s'immiscer dans les affaires intérieures (... merci cela m'est d'une grande utilité !).
Retour en cellule accompagné de mon ange gardien... Back to hell ! Quand j'entends cette porte blindée qui se referme derrière moi dans un vacarme d'enfer, pffouuh ... moral au 3e sous sol.
Quelques heures après je tente une demande pour contacter ma famille et mes proches : accordée ! Yessss! Rebelote, dans la petite salle et là je dois inscrire sur une feuille de papier tous les N° que je souhaite composer. Alors là, lorsque j'entends ma petite famille, c'est du bonheur à l'état pur, de l'émotion en barre. Je leur annonce dans quel pétrin je me suis fourré et leur demande de ne pas s'inquiéter: je suis bien traité et je devrais sortir bientôt.
Comme je n'avais plus de téléphone avec moi, j'étais handicapé pour me souvenir de certains N° pour appeler mes amis (au domicile, vu l'heure!) - La technologie ca a du bon, mais c'est vraiment pas terrible pour la mémoire. On a du mal a vivre sans nos prothèses que sont nos agendas électroniques... Enfin , j'arrive a avertir les collègues et amis de bureau que mon voyage a San Francisco est probablement compromis... Allez, je veux y croire encore un peu !
Et je retourne dans mon "studio"... Clack, fais la porte :-(
La nuit tombe (merci les petits carreaux opaques) et je décide d'essayer de dormir. Je m'allonge sur le fin "matelas" et me concentre sur ma position afin de ne pas tomber de ce rebord. Première nuit en prison (... de ma vie) et je n'ai pas envie de dormir... mes pensées m'assaillent : mais qu'est ce que je fais dans cette galère ?!... Good night !