Réveillé à 7h00 du matin, je décide de faire un jogging, pour décompresser ! Il pleut des cordes, mais c'est si bon ! ... mouillé dedans , trempé dehors ! Longeant la transcanadienne sur 3 km, je fais le tour d'un admirable petit lac, Cobb's pound (ici, ils appellent ça un etang : 3 km de perimètre quand même !) et retour à l'hôtel.
Trempé et fatigué et un peu calmé...Une bonne douche, un breakfast (un vrai !) et il va falloir penser à aller au tribunal.
Mais auparavant il faut "pointer" au poste de police RCMP. Un taxi m'y emmene donc. Un policier me présente un formulaire sur lequel il indique l'heure de mon passage. J'y appose ma signature.
Il me reste un peu de temps avant d'aller au tribunal et je repense au gardien de cellule qui m'a emmené hier en voiture à l'hôtel. Il donne un coup de main dans un magasin de souvenirs tenu par sa famille et il personnalise les cadeaux souvenirs en gravant sur verre ou sur bois (cadre, stylo, porte clé). On peut apporter ses propres photos et les faire graver sur différents supports. Classique mais sympa ! J'achète donc quelques cadeaux pour mes proches (famille et amis) sur lesquels je fais graver cette fatidique date du 15 aout en souvenir du soutien moral qu'ils m'ont apporté dans cet épreuve. Je leur en serai à jamais reconnaissant.
Je me rend ensuite à pied au tribunal qui n'est plus qu'à quelques centaines de mètres de là. J'y rencontre mon avocat, Ray et une jeune et jolie journaliste de CBC radio, Jessica, qui souhaite m'interviewer sur mon histoire. Ce serait bien la première personne à avoir ma version des faits... Je lui explique que le délibéré n'a pas encore eu lieu et que je répondrai volontiers à ses questions après le verdict.
Quelques instants après, Ray m'invite à le suivre dans une salle d'audience, différente de celle d'hier. Même scénario, dès que le juge pénétre dans cette enceinte, tout le monde se lève (comme dans la pub, mais pas pour les mêmes raisons !). L'audience est ouverte, chacun y va de son plaidoyer:
- les procureurs fédéral et provincial qui chargent et appuient là où ça fait mal (métier pas facile !). Oui, je suis conscient d'avoir mis la trouille aux passagers et à l'équipage (...qui selon moi auraient quand même pu essayer de communiquer), et je le regrette sincèrement;
- l'avocat qui déroule ma vie grâce aux éléments transmis par ma fille et mes amis du bureau - 40 pages de fax pour dire qui je suis ! - ingénieur dans des compagnies internationales, directeur technique dans une société américaine, le marathon de New York, enfin un mec bien sous tout rapport (stop! j'ai les chevilles qui gonflent !), mais Ray n'oublie pas de plaider coupable (ce qui me donne le droit de me taire !)
- et le juge qui sermone en reprenant les charges pesant contre moi, annonce la sentence definitve : 10 ans d'interdiction de territoire canadien et 32000$ d'amende (22000$ US pour la compagnie aèrienne et 10000$ CAN pour la justice canadienne).
Et voila l'affaire est classée. Emballez, c'est pesé ! Disproportion ? Inadéquation ?
Cher payé, en tout cas !
Certains penseront que non, mais je les invite à vivre 3 jours en cellule et payer l'amende en question, et je leur reposerai la question : "addition salée, ne trouvez vous pas ?!..."
J'ai un gout amer dans la tête, un sentiment d'incompréhension, ... d'injustice ?!... une impression de gâchis de temps et d'énergie. Enfin, remets toi, Patrick, regarde devant ! C'est fait c'est fait. Rebondir... Pas facile car j'ai perdu un peu de mon élasticité ! Allez courage!
A la sortie de la salle d'audience, deux officiers des douanes souhaitent me poser quelques questions. Eh bien, oui, à l'arrivée je suis passé directement à la case prison, sans m'arrêter à la case douane !
Je dois signer quelques papiers en cours de préparation par le greffe et je les rejoindrai ensuite dans leurs bureaux à l'aéroport. Dans l'intervalle, je retrouve Jessica accompagnée de son micro et de son magnétophone, qui m'invite à lui raconter mon histoire. L'entretien dure une quinzaine de minutes et elle m'indique que ça passera probablement demain matin sur les ondes de CBC local news. Je prend congé de la jeune fille blonde. Et après avoir récupéré mon dossier au greffe (... étonné de noter que même l'amende due à la compagnie aérienne est à régler dans les 4 prochains mois - comme l'amende pour la justice canadienne) , je prend un taxi pour l'aéroport...
L'épisode judiciaire local est maintenant terminé, il va falloir songer à rentrer au bercail ! Je suis libéré, certes mais pas completement libre : mon passeport est encore entre les mains des autorités canadiennes et mon PC, PDA, Ecogyzer sont entre les mains de la RCMP... A suivre ...
lundi 7 septembre 2009
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