Après une journée de repos avec les miens, je reprends le chemin du bureau ce jeudi 27 août. Le travail c'est la santé... bien évidemment après une telle aventure ! Mais avec quels outils car je n'ai toujours pas récupéré mon PC, mon PDA et mon module Ecogyzer.
Dès ma rentrée, je suis sollicité par un journaliste du Parisien qui souhaite un interview scoop ce jeudi au bureau, pour une diffusion demain vendredi. Cette histoire pourrait arriver à d'autres personnes tentées de faire des tests en avion et il me semble utile que j'en parle pour témoigner de la "sensibilité" des compagnies aériennes sur ce sujet.
En fait l'article ne sortira que le samedi 29 car une actualité prioritaire mobilise la rédaction : une jeune fille séquestrée pendant 18 années. En comparaison, j'avoue que mon histoire est un vrai comte pour enfants.
Dès samedi matin, à la parution de l'article, je reçois la visite à mon domicile d'une reporter de M6. Ça dégaine vite ! Je l'invite aimablement à notre bureau pour protéger ma vie privée. S'ensuivent France 2, RTL radio et LCI. Et le soir de ce 29 aout, je passe donc sur le 6 minutes de M6 et au 20h de France 2. J'ai bien évidemment quelques chaleureuses réactions d'amis et de connaissance qui m'ont vu à la télé... mais je me serais bien passé de cette visibilité passagère dans de telles circonstances.
Et maintenant, il me faut trouver des idées pour régler cette somme faramineuse de 32000$. Ecrire un bouquin (ça prend du temps!), proposer un scénario de film (ça aussi, ça prend du temps!), participer à des jeux télévisés (les gains serviront a payer l'amende), faire un évènement payant (?), par exemple ...
Dans la semaine qui suit, des amis me proposent alors d'écrire un blog et d'ouvrir un compte Paypal. Bon, j'aime assez surfer sur Internet et je suis plutôt fan de la correspondance par e-mail (oh, pardon ! on dit courriel !), mais je n'avais jamais ouvert de blog et encore moins de Paypal. Mais après tout, pourquoi pas !
Je me lance donc sur "blogger", un outil de création de blog, et ça ne me parait pas trop compliqué... oh! il y a sans doute pleins d'imperfections sur ce blog, mais ça me permet de diffuser cette expérience et de suggérer une participation (ainsi se font les grands fleuves à partir de petites rivières).
J'essaie aussi la piste diplomatique en écrivant des courriers pour demander un entretien à notre Ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner et aux Ambassadeurs du Canada et des USA en France. La route est longue...
Et il y a la piste judiciaire... là c'est plus compliqué !
dimanche 20 septembre 2009
mardi 15 septembre 2009
Une arrivée à CDG stressante...
Pendant le vol qui me ramène "à la maison", je pense à tout ce qui m'est arrivé ces derniers jours.
Quelle épreuve : de la prison (la première fois de ma vie), le goût humiliant des chaines et des menottes, cet univers carcéral impressionant, un procès avec "plaider coupable" et à la clé 32000$ d'amende et 10ans d'interdiction de Canada. Tout ça en une dizaine de jours ! Beaucoup pour un seul homme. Hormis le choc psychologique intense, les conséquences sont désastreuses. Mais comment allons nous bien pouvoir développer le marché nord américain avec un tel boulet, et comment vais je régler cette amende disproportionnée.
Mon voisin de siège, qui revient d'un trekking au Pérou, me raconte son passionnant voyage et nous échangeons aussi sur la technologie GPS et les outils d'aide a la navigation... Du repos et quelques heures après, nous atterrissons à Paris CDG terminal 2A. Il va falloir passer la douane française. Que m'y réserve t on ?... Sans tomber dans la paranoïa (... j'en connais d'autres... enfin bref !), je m'attends au pire. Les informations se déplaçant plus vite que les avions, mon dossier est peut être déjà sur les écrans de nos douaniers tricolores... Le coeur un peu serré, je me dirige dans la file d'attente pour passer à la guérite du contrôle des passeports. La file avance lentement mais surement... Puis, d'un coup, je vois la douanière sortir de son bocal et fermer les portes d'accès à la sortie. Ses collègues en font autant. Fréquence cardiaque maximum ! Le grand huit de la foire du Trône fait figure de pâle manège de chevaux de bois à côté. Je m'imagine le pire... Un dangereux personnage va rentrer sur le sol français et ils ont du avoir la consigne de bloquer toutes les issues... Ça va barder !... Les passagers dans la file s'interrogent, moi aussi mais avec une petite idée de la situation et de ce qui m'attend (... il faut dire que j'ai un peu d'expérience, hélas !).
Et soudain, un voie suave distille un message dans les hauts parleurs : "Monsieur Inzo est prié de venir prendre sa valise laissée dans le terminal 2A niveau arrivée", puis le même dans un anglais à l'accent très frenchy... Oufff! quel soulagement ! me serais je monté un scénario catastrophe... Paranoïa quand tu nous tiens ! je comprends donc l'envers du décor... ça part vite en vrille.
Un deuxième message du même type est diffusé puis le personnel de l'aéroport fait évacuer une partie du terminal dans le but de détruire le bagage suspect. L'épisode dure facilement une trentaine de minutes. Finalement les portes sont de nouveau ouvertes (Mr Inzo a du venir prendre possession de son bagage abandonné provisoirement car il n'y a pas eu d'explosion...mais je ne pense pas qu'il ait eu a subir de la prison et un procès, lui !). La file d'attente se reconstitue et à mon tour, je présente mon passeport au douanier qui me le rend très rapidement. Pas de remarques ?!... Je n'insiste pas. Ça y est, c'est fait !.. D'un seul coup, j'adore ce beau métier de douanier. Quel pouvoir : laissez passer ou bien arrêter ! ... Reste à récupérer ma valise. Elle tourne depuis un bon moment parmi d'autres sacs sur le tapis à bagages. Rien à déclarer et c'est la sortie.
La liberté, la vraie. Enfin ! Mon ami Philippe et son épouse Joëlle m'accueillent très chaleureusement. Je leur transmets ma joie de les retrouver, de les revoir enfin après tant d'émotions. Quelques instants après, mon adorable petite famille qui a eu quelques soucis pour stationner au terminal 2A, étant donné l'épisode de la valise sans propriétaire, s'arrête à la dépose minute pour m'embarquer vers mon foyer "home sweet home". Famille , je vous aime ;-)
Fin de mon cauchemar... et début d'une tranche de vie pour assumer les conséquences démesurées de celui ci.
Plusieurs interrogations subsistent : en état de choc, plaider coupable, était ce le meilleur choix ? faire appel : possible ?... comment réunir la somme de 32000$ dans les 4 mois impartis ? développer Ecogyzer sur le marché nord américain ? poursuivre l'expansion à l'export de notre PME, Nomadic Solutions ?...
Quelle épreuve : de la prison (la première fois de ma vie), le goût humiliant des chaines et des menottes, cet univers carcéral impressionant, un procès avec "plaider coupable" et à la clé 32000$ d'amende et 10ans d'interdiction de Canada. Tout ça en une dizaine de jours ! Beaucoup pour un seul homme. Hormis le choc psychologique intense, les conséquences sont désastreuses. Mais comment allons nous bien pouvoir développer le marché nord américain avec un tel boulet, et comment vais je régler cette amende disproportionnée.
Mon voisin de siège, qui revient d'un trekking au Pérou, me raconte son passionnant voyage et nous échangeons aussi sur la technologie GPS et les outils d'aide a la navigation... Du repos et quelques heures après, nous atterrissons à Paris CDG terminal 2A. Il va falloir passer la douane française. Que m'y réserve t on ?... Sans tomber dans la paranoïa (... j'en connais d'autres... enfin bref !), je m'attends au pire. Les informations se déplaçant plus vite que les avions, mon dossier est peut être déjà sur les écrans de nos douaniers tricolores... Le coeur un peu serré, je me dirige dans la file d'attente pour passer à la guérite du contrôle des passeports. La file avance lentement mais surement... Puis, d'un coup, je vois la douanière sortir de son bocal et fermer les portes d'accès à la sortie. Ses collègues en font autant. Fréquence cardiaque maximum ! Le grand huit de la foire du Trône fait figure de pâle manège de chevaux de bois à côté. Je m'imagine le pire... Un dangereux personnage va rentrer sur le sol français et ils ont du avoir la consigne de bloquer toutes les issues... Ça va barder !... Les passagers dans la file s'interrogent, moi aussi mais avec une petite idée de la situation et de ce qui m'attend (... il faut dire que j'ai un peu d'expérience, hélas !).
Et soudain, un voie suave distille un message dans les hauts parleurs : "Monsieur Inzo est prié de venir prendre sa valise laissée dans le terminal 2A niveau arrivée", puis le même dans un anglais à l'accent très frenchy... Oufff! quel soulagement ! me serais je monté un scénario catastrophe... Paranoïa quand tu nous tiens ! je comprends donc l'envers du décor... ça part vite en vrille.
Un deuxième message du même type est diffusé puis le personnel de l'aéroport fait évacuer une partie du terminal dans le but de détruire le bagage suspect. L'épisode dure facilement une trentaine de minutes. Finalement les portes sont de nouveau ouvertes (Mr Inzo a du venir prendre possession de son bagage abandonné provisoirement car il n'y a pas eu d'explosion...mais je ne pense pas qu'il ait eu a subir de la prison et un procès, lui !). La file d'attente se reconstitue et à mon tour, je présente mon passeport au douanier qui me le rend très rapidement. Pas de remarques ?!... Je n'insiste pas. Ça y est, c'est fait !.. D'un seul coup, j'adore ce beau métier de douanier. Quel pouvoir : laissez passer ou bien arrêter ! ... Reste à récupérer ma valise. Elle tourne depuis un bon moment parmi d'autres sacs sur le tapis à bagages. Rien à déclarer et c'est la sortie.
La liberté, la vraie. Enfin ! Mon ami Philippe et son épouse Joëlle m'accueillent très chaleureusement. Je leur transmets ma joie de les retrouver, de les revoir enfin après tant d'émotions. Quelques instants après, mon adorable petite famille qui a eu quelques soucis pour stationner au terminal 2A, étant donné l'épisode de la valise sans propriétaire, s'arrête à la dépose minute pour m'embarquer vers mon foyer "home sweet home". Famille , je vous aime ;-)
Fin de mon cauchemar... et début d'une tranche de vie pour assumer les conséquences démesurées de celui ci.
Plusieurs interrogations subsistent : en état de choc, plaider coupable, était ce le meilleur choix ? faire appel : possible ?... comment réunir la somme de 32000$ dans les 4 mois impartis ? développer Ecogyzer sur le marché nord américain ? poursuivre l'expansion à l'export de notre PME, Nomadic Solutions ?...
lundi 14 septembre 2009
Mauvais rêve à New York JFK.
Debout à 3h30 pour me présenter un peu avant 4h30 au comptoir d'embarquement d'American Airlines à l'aéroport d'Halifax. Ce matin, c'est le départ pour les Etats Unis et les formalités de douane se font à l'aéroport, sur le territoire canadien. Lorsque je me présente à l'hôtesse pour enregistrer mes bagages, elle me précise que je devrais attendre mon "escorteur", Bob, avant d'effectuer mes formalités. Muni de mes cartes d'accès à bord (tout d'abord pour New York JFK et ensuite pour Paris CDG), je fais passer ma valise au contrôle de sécurité. Tout va bien... pour l'instant ! Je m'assois donc à l'entrée du couloir des embarquements pour attendre Bob. 5h00 : toujours personne... 5h15 : Bob aurait-il eu un empêchement de dernière minute ?... Ça serait dommage de s'arrêter là ! En si bonne voie !... 5h30: un homme d'une soixantaine d'année s'approche de moi accompagné de l'hôtesse. Ouf, c'est bien Bob ! Nous faisons rapidement connaissance et nous nous dirigeons vers la vérification des bagages de cabine. En passant sous le portique, Bob déclenche le signal et fait l'objet de fouille plus rapprochée, il a du garder quelques objets métalliques dans sa poche! Ça me rassure d'autant car je passe à mon tour mais sans encombre. Clin d'oeil ;-)
Et nous arrivons au contrôle des passeports. Alors là, on change de registre ! Visiblement on était attendu. Après une rapide vérification de l'identité de Bob, le douanier prend mon passeport et me demande de poser ma main sur une machine à empreintes digitales. Ça y est, je suis de nouveau dans la boite... peut être pas la même! (voir épisodes précédents). Il nous invite ensuite à le suivre dans des bureaux où je dois décliner mon identité complète, me plier encore une fois à la prise d'empreintes digitales et de fond de l'oeil, payer une amende (encore une !) de 65$US (à quel titre ?) et subir une fouille de mon bagage de cabine (jusqu'à la photocopie de documents personnels et au visionnage des photos de mon appareil - quelle indiscrétion !). Cela prend du temps et il est déjà 6h30, heure théorique du départ. Pourvu que notre avion ne parte pas sans nous !... Stress garanti ! Après les dernières questions, un douanier nous emmène au pas de course à la porte d'embarquement de l'avion, il est 6h45 et nous nous asseyons à notre place les derniers. Quelques instants après, l'avion décolle enfin avec 20 minutes de retard sur l'horaire. Pas besoin de vous faire un dessin, mais le vol s'est passé sans histoire (c'est bon, je suis vacciné... pour la vie !). Bob m'explique que je devrais répondre a quelques questions d'agents de sécurité d'AA et que je passerai probablement ma longue escale (12h00) à New York dans un salon de la compagnie. Je le remercie par avance de cette attention car je pourrai ainsi me reposer dans un cadre plutôt sympa.
Arrivée à l'aéroport JFK, 7h30 du matin heure locale (1 heure de décalage avec Halifax). A la sortie de l'appareil, deux agents en civil de la compagnie me proposent de les suivre pour répondre à leurs questions. Là, je m'y attendais... Par contre, quelques mètres plus loin, à peine sorti du couloir amovible, deux douaniers en arme, me suggèrent de mettre les mains sur le mur et me fouillent au corps pour vérifier si je ne porte pas une arme (ben voyons !). Interloqué, je regarde Bob et ses compères et je crois comprendre que la situation leur échappe. La reposante escale se transforme en continuité du cauchemar vécu quelques jours plus tôt. Pour couronner le tout, les douaniers me demandent d'enlever ma veste et de mettre les mains dans le dos afin de me passer les menottes. Et ça recommence ! mais pourquoi donc me traitent-ils comme un criminel ! c'est de l'acharnement !... Il est évident que dans ce type de situation, il vaut mieux exécuter ce qu'on vous demande plutôt que de chercher à discuter... Sous le choc, menotté mains dans le dos, je suis emmené, encadré par ces deux gaillards armés, jusqu'au quartier général des douanes de l'aéroport. Ce parcours me parait interminable, quel supplice! Je croise de nombreux regards interrogateurs, voire culpabilisateurs, de voyageurs marchant dans les couloirs. Je ne me sens pas bien...
Nous arrivons enfin au poste principal de douanes et je suis directement emmené en cellule où il est prévu que j'y passe la durée de l'escale (il est presque 8h00 et mon vol pour Paris est à 17h45). Ils m'enlèvent les menottes qui commençaient à me faire mal aux poignets. J'ôte ma montre et ma ceinture et leur donne toutes mes affaires. Je patiente quelques instants et un douanier me demande de le suivre dans un bureau pour un interrogatoire par un federal marshall de l'aéroport et un agent de sécurité, tout deux en civil. Je leur raconte donc mon histoire et ils décident finalement de me faire patienter dans une grande salle. Ils me rendent mes affaires ainsi que mon sac de cabine et je comprend qu'ils ont saisi le personnage que je suis : un ingénieur qui a fait une petite boulette avec de grosses conséquences.
Dans la matinée, je reconnais à l'entrée de cette grande salle les deux agents de la compagnie qui m'attendaient à la sortie de l'avion. Rebelotte pour un interrogatoire. Mais celui là, il était prévu... Nous nous dirigeons alors vers un petit local meublé de quatre fauteuils confortables et d'un table basse. En présence d'un douanier et de ces deux agents, je recommence mon histoire et, à leur demande, je fais un témoignage écrit de ma version des faits. J'insiste effectivement sur le manque de communication avec l'équipage et qu'à aucun moment je n'ai été averti du risque de dérouter le vol à cause de moi sur Terre Neuve.
L'interview terminée, je me retrouve donc seul dans ce petit local où est disposé des jeux pour enfants (salle d'attente pour les familles). De temps en temps, un douanier vient me voir pour me demander si je n'ai besoin de rien, pour m'apporter à manger, ou de la lecture... Aux petits soins, quoi ! L'atmosphère se decontractant, je me risque à lui demander une faveur : "SVP M. le douanier, pourriez vous ne pas me mettre les menottes lorsque vous me raccompagnerez à l'avion". "Bien sur" répond-il d'un ton souverain. Ouf, c'est toujours une humiliation de moins en perspective. Je lui fais aussi la requête de téléphoner à ma famille pour confirmer mon arrivée demain matin à Paris et que tout se passe (... a peu près) bien ici ! Acceptée ! Serait-ce la chance qui me rattrape... J'en aurais bien besoin.
Vers 17h00, le douanier et 3 autres personnes m'escortent jusqu'à la porte d'embarquement de l'avion pour Paris. Accompagné jusqu'à mon siège dans l'appareil, je m'installe en prenant soin d'éloigner tout appareil électronique. L'avion décolle et je commence alors à envisager la liberté.
Reste l'arrivée à Paris CDG... mais on verra ça demain...
Et nous arrivons au contrôle des passeports. Alors là, on change de registre ! Visiblement on était attendu. Après une rapide vérification de l'identité de Bob, le douanier prend mon passeport et me demande de poser ma main sur une machine à empreintes digitales. Ça y est, je suis de nouveau dans la boite... peut être pas la même! (voir épisodes précédents). Il nous invite ensuite à le suivre dans des bureaux où je dois décliner mon identité complète, me plier encore une fois à la prise d'empreintes digitales et de fond de l'oeil, payer une amende (encore une !) de 65$US (à quel titre ?) et subir une fouille de mon bagage de cabine (jusqu'à la photocopie de documents personnels et au visionnage des photos de mon appareil - quelle indiscrétion !). Cela prend du temps et il est déjà 6h30, heure théorique du départ. Pourvu que notre avion ne parte pas sans nous !... Stress garanti ! Après les dernières questions, un douanier nous emmène au pas de course à la porte d'embarquement de l'avion, il est 6h45 et nous nous asseyons à notre place les derniers. Quelques instants après, l'avion décolle enfin avec 20 minutes de retard sur l'horaire. Pas besoin de vous faire un dessin, mais le vol s'est passé sans histoire (c'est bon, je suis vacciné... pour la vie !). Bob m'explique que je devrais répondre a quelques questions d'agents de sécurité d'AA et que je passerai probablement ma longue escale (12h00) à New York dans un salon de la compagnie. Je le remercie par avance de cette attention car je pourrai ainsi me reposer dans un cadre plutôt sympa.
Arrivée à l'aéroport JFK, 7h30 du matin heure locale (1 heure de décalage avec Halifax). A la sortie de l'appareil, deux agents en civil de la compagnie me proposent de les suivre pour répondre à leurs questions. Là, je m'y attendais... Par contre, quelques mètres plus loin, à peine sorti du couloir amovible, deux douaniers en arme, me suggèrent de mettre les mains sur le mur et me fouillent au corps pour vérifier si je ne porte pas une arme (ben voyons !). Interloqué, je regarde Bob et ses compères et je crois comprendre que la situation leur échappe. La reposante escale se transforme en continuité du cauchemar vécu quelques jours plus tôt. Pour couronner le tout, les douaniers me demandent d'enlever ma veste et de mettre les mains dans le dos afin de me passer les menottes. Et ça recommence ! mais pourquoi donc me traitent-ils comme un criminel ! c'est de l'acharnement !... Il est évident que dans ce type de situation, il vaut mieux exécuter ce qu'on vous demande plutôt que de chercher à discuter... Sous le choc, menotté mains dans le dos, je suis emmené, encadré par ces deux gaillards armés, jusqu'au quartier général des douanes de l'aéroport. Ce parcours me parait interminable, quel supplice! Je croise de nombreux regards interrogateurs, voire culpabilisateurs, de voyageurs marchant dans les couloirs. Je ne me sens pas bien...
Nous arrivons enfin au poste principal de douanes et je suis directement emmené en cellule où il est prévu que j'y passe la durée de l'escale (il est presque 8h00 et mon vol pour Paris est à 17h45). Ils m'enlèvent les menottes qui commençaient à me faire mal aux poignets. J'ôte ma montre et ma ceinture et leur donne toutes mes affaires. Je patiente quelques instants et un douanier me demande de le suivre dans un bureau pour un interrogatoire par un federal marshall de l'aéroport et un agent de sécurité, tout deux en civil. Je leur raconte donc mon histoire et ils décident finalement de me faire patienter dans une grande salle. Ils me rendent mes affaires ainsi que mon sac de cabine et je comprend qu'ils ont saisi le personnage que je suis : un ingénieur qui a fait une petite boulette avec de grosses conséquences.
Dans la matinée, je reconnais à l'entrée de cette grande salle les deux agents de la compagnie qui m'attendaient à la sortie de l'avion. Rebelotte pour un interrogatoire. Mais celui là, il était prévu... Nous nous dirigeons alors vers un petit local meublé de quatre fauteuils confortables et d'un table basse. En présence d'un douanier et de ces deux agents, je recommence mon histoire et, à leur demande, je fais un témoignage écrit de ma version des faits. J'insiste effectivement sur le manque de communication avec l'équipage et qu'à aucun moment je n'ai été averti du risque de dérouter le vol à cause de moi sur Terre Neuve.
L'interview terminée, je me retrouve donc seul dans ce petit local où est disposé des jeux pour enfants (salle d'attente pour les familles). De temps en temps, un douanier vient me voir pour me demander si je n'ai besoin de rien, pour m'apporter à manger, ou de la lecture... Aux petits soins, quoi ! L'atmosphère se decontractant, je me risque à lui demander une faveur : "SVP M. le douanier, pourriez vous ne pas me mettre les menottes lorsque vous me raccompagnerez à l'avion". "Bien sur" répond-il d'un ton souverain. Ouf, c'est toujours une humiliation de moins en perspective. Je lui fais aussi la requête de téléphoner à ma famille pour confirmer mon arrivée demain matin à Paris et que tout se passe (... a peu près) bien ici ! Acceptée ! Serait-ce la chance qui me rattrape... J'en aurais bien besoin.
Vers 17h00, le douanier et 3 autres personnes m'escortent jusqu'à la porte d'embarquement de l'avion pour Paris. Accompagné jusqu'à mon siège dans l'appareil, je m'installe en prenant soin d'éloigner tout appareil électronique. L'avion décolle et je commence alors à envisager la liberté.
Reste l'arrivée à Paris CDG... mais on verra ça demain...
samedi 12 septembre 2009
Mon premier vol vers la liberté...
Mon vol St John's - Halifax est à 13h40 et je préfère arriver tôt à l'aéroport en cas de "surprise". Je m'attends à tout ! Après une nuit mouvementée car le voisin de la chambre du dessus faisait un potin d'enfer et une pluie diluvienne s'est abattue sur St John's (les effets de Bill), je me dirige dans la matinée vers l'aéroport.
Le cœur serré, je me présente au comptoir d'Air Canada pour enregistrer mon bagage. Que vont-ils inventer cette fois ci ?... L'hôtesse du comptoir me demande mon passeport et les références de mon dossier. Je lui remets tous ces éléments et j'attends sagement pendant qu'elle tapote sur son terminal. Suspense...
Elle enregistre ma valise, édite la carte d'accès à bord, et me la tend avec mon passeport. Je rêve ! Et elle me souhaite même un bon voyage... Merveilleux, je n'avais plus l'habitude !... Soulagé, balbutiant un "thank you" ému, je réalise que c'est le premier vol que je vais prendre depuis ce samedi 15 aout où tout à commencé. Je n'en croyais pas mes oreilles... après toutes les difficultés rencontrées à Gander...
Bref ! Le soleil pointe le bout de son nez, Bill était passé dans la nuit au large de St John's. Feu vert pour Halifax. A l'issue d'un vol rapide, me voila arrivé à Halifax. Je file directement au comptoir American Airlines où je devrais embarquer demain matin pour New York (JFK). Mike, le "GO" d'AA, m'avait averti que je serai escorté pour ce vol. La confiance règne !! et aussi pour m'accompagner dans les formalités pour passer les douanes US. Je sens qu'on va pas rigoler. Une hôtesse me dit de me présenter directement demain à 4h30 du matin (le vol étant à 6h30) et là je rencontrerai Bob, mon "escorteur".
Une navette de l'hôtel m'y amène et comme il est 15h00, pour passer le temps, je décide de visiter la ville d'Halifax située à presque 50km. Après avoir déposé mes bagages dans ma chambre, je retourne à l'aéroport d'où je peux prendre un bus ou un taxi pour Halifax. En faisant la queue pour prendre un ticket de bus, j'aperçois un tarif de prix pour les limousines et taxis. Un rapide calcul pour déduire qu'il serait plus avantageux de louer une limousine à trois. Je fais part de ma conclusion à deux autres personnes qui attendent comme moi dans la queue et banco, on monte dans la limo qui nous transporte vers le centre ville. Deux femmes domiciliées à Halifax et qui rentrent de vacances passées dans l'ouest du Canada , m'accompagnent. La limo nous dépose au domicile de l'une d'entre elles et la seconde m'accompagne un bout de chemin dans Halifax. Chaque jour, je me renforce dans l'idée que la communication entre les êtres est la chose la plus importante qui soit pour améliorer la compréhension des choses, la relation entre nous, le partage des ressources... et accessoirement empêcher des déroutements d'avion inutiles ! L'avantage de l'Homme sur l'animal (non doté d'intelligence) réside bien, principalement, dans la qualité de notre communication entre humains. Bon, j'arrête ici ma philo de comptoir... Mais quand même !
Je traverse donc de jolis jardins publics avec kiosque et étang où batifolent quelques canards autour d'une maquette du Titanic, je grimpe à la citadelle, vieux fort d'une ancienne garnison britannique surplombant la ville, et descends ensuite vers le port. Halifax est une charmante ville au style old British avec quelques "petits gratte ciel" en bordure de la baie et un port touristique d'où partent des bateaux pour voir les baleines au large des côtes de la Nouvelle Ecosse (Nova Scotia comme ils disent ici). L'originalité touristique : des camions amphibies pour visiter la ville et faire un petit tour dans la baie. C'est rigolo !
Il est 19h30 et il faut bien une heure pour rentrer à l'hôtel (bus + navette). Ce soir je ne me couche pas tard car demain matin, embarquement tôt à 4h30 et passage de douanes US sur le territoire canadien. J'angoisse deja !...
Le cœur serré, je me présente au comptoir d'Air Canada pour enregistrer mon bagage. Que vont-ils inventer cette fois ci ?... L'hôtesse du comptoir me demande mon passeport et les références de mon dossier. Je lui remets tous ces éléments et j'attends sagement pendant qu'elle tapote sur son terminal. Suspense...
Elle enregistre ma valise, édite la carte d'accès à bord, et me la tend avec mon passeport. Je rêve ! Et elle me souhaite même un bon voyage... Merveilleux, je n'avais plus l'habitude !... Soulagé, balbutiant un "thank you" ému, je réalise que c'est le premier vol que je vais prendre depuis ce samedi 15 aout où tout à commencé. Je n'en croyais pas mes oreilles... après toutes les difficultés rencontrées à Gander...
Bref ! Le soleil pointe le bout de son nez, Bill était passé dans la nuit au large de St John's. Feu vert pour Halifax. A l'issue d'un vol rapide, me voila arrivé à Halifax. Je file directement au comptoir American Airlines où je devrais embarquer demain matin pour New York (JFK). Mike, le "GO" d'AA, m'avait averti que je serai escorté pour ce vol. La confiance règne !! et aussi pour m'accompagner dans les formalités pour passer les douanes US. Je sens qu'on va pas rigoler. Une hôtesse me dit de me présenter directement demain à 4h30 du matin (le vol étant à 6h30) et là je rencontrerai Bob, mon "escorteur".
Une navette de l'hôtel m'y amène et comme il est 15h00, pour passer le temps, je décide de visiter la ville d'Halifax située à presque 50km. Après avoir déposé mes bagages dans ma chambre, je retourne à l'aéroport d'où je peux prendre un bus ou un taxi pour Halifax. En faisant la queue pour prendre un ticket de bus, j'aperçois un tarif de prix pour les limousines et taxis. Un rapide calcul pour déduire qu'il serait plus avantageux de louer une limousine à trois. Je fais part de ma conclusion à deux autres personnes qui attendent comme moi dans la queue et banco, on monte dans la limo qui nous transporte vers le centre ville. Deux femmes domiciliées à Halifax et qui rentrent de vacances passées dans l'ouest du Canada , m'accompagnent. La limo nous dépose au domicile de l'une d'entre elles et la seconde m'accompagne un bout de chemin dans Halifax. Chaque jour, je me renforce dans l'idée que la communication entre les êtres est la chose la plus importante qui soit pour améliorer la compréhension des choses, la relation entre nous, le partage des ressources... et accessoirement empêcher des déroutements d'avion inutiles ! L'avantage de l'Homme sur l'animal (non doté d'intelligence) réside bien, principalement, dans la qualité de notre communication entre humains. Bon, j'arrête ici ma philo de comptoir... Mais quand même !
Je traverse donc de jolis jardins publics avec kiosque et étang où batifolent quelques canards autour d'une maquette du Titanic, je grimpe à la citadelle, vieux fort d'une ancienne garnison britannique surplombant la ville, et descends ensuite vers le port. Halifax est une charmante ville au style old British avec quelques "petits gratte ciel" en bordure de la baie et un port touristique d'où partent des bateaux pour voir les baleines au large des côtes de la Nouvelle Ecosse (Nova Scotia comme ils disent ici). L'originalité touristique : des camions amphibies pour visiter la ville et faire un petit tour dans la baie. C'est rigolo !
Il est 19h30 et il faut bien une heure pour rentrer à l'hôtel (bus + navette). Ce soir je ne me couche pas tard car demain matin, embarquement tôt à 4h30 et passage de douanes US sur le territoire canadien. J'angoisse deja !...
Ca y est , je quitte Gander !
Ce dimanche est mon dernier jour à Gander... théoriquement. Mon vol pour Halifax est prévu cet après midi à 14h20 et je jubile de bonheur de penser à ce départ. J'allume le téléviseur et je zappe parmi la trentaine de chaines disponibles jusqu'au canal TV météo. Bill, l'ouragan tropical, poursuit sa route vers les côtes de Nouvelle Ecosse et il frappera très probablement Halifax cet après midi. Par acquis de conscience, je descend à la reception de l'hotel où je peux consulter les horaires d'avion en libre service sur internet. Voyons... Air Canada, Gander - Halifax : vol annulé :-( Nooon ! Même la météo est contre moi ! Désarroi total... J'appelle aussitôt mon "organisateur de voyage" qui confirme l'annulation de mon vol de cet apres midi et me demande de patienter (... encore) en attendant un nouvel itinéraire.
Le temps est gris et moi aussi. Quelques heures plus tard, je reçois un fax à la réception pour m'informer de mon nouveau parcours (le quatrième) : Gander - St John's en bus, puis St John's - Halifax demain lundi, Halifax - New York - Paris (arrivée prévue mercredi 26 août au matin). Hôtels à St John's et Halifax réservés. Quelle aventure! Le bus pour St John's (capitale de Terre Neuve située sur la péninsule d'Avalon sur la côte Est) partira de l'aéroport à 17h00. Nouveaux appels à mes proches pour avertir du décalage d'une journée supplémentaire.
Patience...
Je libère la chambre vers 13h00 et me rend à l'aéroport en taxi. Quelques heures d'attente dans cet aérogare provincial, avec cette magnifique exposition sur les premiers aviateurs téméraires qui ont traversé l'Atlantique, et le bus pour St John's arrive. Les 322km qui nous sépare de notre destination, sont bouclés en 4 heures dans un car très confortable. Sur la transcanadienne qui s'enfonce à travers les forêts de sapins, le temps est trés sombre et plus on s'approche de St John's, plus le brouillard s'épaissit.
Arrivés à la gare routière, nous nous retrouvons à plusieurs passagers dans une situation similaire : trouver un taxi qui nous emmène dans un hôtel prés de l'aéroport. En discutant avec une autre passagère du car, je lui propose de partager la course. Elle n'a pas eu le temps de réserver une chambre et le chauffeur appelle l'hôtel pour voir si une chambre est disponible. Par chance, c'est la dernière. Pendant le trajet, elle me raconte son histoire qui possède un point commun avec la mienne : une semaine après mon vol Paris Boston, donc hier, elle a été la cause d'un déroutement d'avion sur Gander. Bienvenue au club ! Elle a eu une syncope en plein vol et le commandant de bord n'a pas eu d'autre choix que d'atterrir en urgence à Gander. Revenue à elle, elle a été placée en observation à l'hôpital et a pu en sortir après quelques heures. Elle est physicienne, citoyenne américaine, d'origine yougoslave et doit rejoindre son domicile à Pittsburg au plus vite, malgré Bill. Un clin d'œil de la quotidienneté !
Arrivés à l'hôtel, il était deja tard. Demain, direction Halifax... Chaque jour sa peine! L'essentiel était d'avoir quitté Gander. Bonne nuit ;-)
Le temps est gris et moi aussi. Quelques heures plus tard, je reçois un fax à la réception pour m'informer de mon nouveau parcours (le quatrième) : Gander - St John's en bus, puis St John's - Halifax demain lundi, Halifax - New York - Paris (arrivée prévue mercredi 26 août au matin). Hôtels à St John's et Halifax réservés. Quelle aventure! Le bus pour St John's (capitale de Terre Neuve située sur la péninsule d'Avalon sur la côte Est) partira de l'aéroport à 17h00. Nouveaux appels à mes proches pour avertir du décalage d'une journée supplémentaire.
Patience...
Je libère la chambre vers 13h00 et me rend à l'aéroport en taxi. Quelques heures d'attente dans cet aérogare provincial, avec cette magnifique exposition sur les premiers aviateurs téméraires qui ont traversé l'Atlantique, et le bus pour St John's arrive. Les 322km qui nous sépare de notre destination, sont bouclés en 4 heures dans un car très confortable. Sur la transcanadienne qui s'enfonce à travers les forêts de sapins, le temps est trés sombre et plus on s'approche de St John's, plus le brouillard s'épaissit.
Arrivés à la gare routière, nous nous retrouvons à plusieurs passagers dans une situation similaire : trouver un taxi qui nous emmène dans un hôtel prés de l'aéroport. En discutant avec une autre passagère du car, je lui propose de partager la course. Elle n'a pas eu le temps de réserver une chambre et le chauffeur appelle l'hôtel pour voir si une chambre est disponible. Par chance, c'est la dernière. Pendant le trajet, elle me raconte son histoire qui possède un point commun avec la mienne : une semaine après mon vol Paris Boston, donc hier, elle a été la cause d'un déroutement d'avion sur Gander. Bienvenue au club ! Elle a eu une syncope en plein vol et le commandant de bord n'a pas eu d'autre choix que d'atterrir en urgence à Gander. Revenue à elle, elle a été placée en observation à l'hôpital et a pu en sortir après quelques heures. Elle est physicienne, citoyenne américaine, d'origine yougoslave et doit rejoindre son domicile à Pittsburg au plus vite, malgré Bill. Un clin d'œil de la quotidienneté !
Arrivés à l'hôtel, il était deja tard. Demain, direction Halifax... Chaque jour sa peine! L'essentiel était d'avoir quitté Gander. Bonne nuit ;-)
vendredi 11 septembre 2009
Quand Bill , l'ouragan s'en mêle !
Je dois donc passer ce samedi à Gander, cette paisible ville de centre Terre Neuve située le long du lac Gander.
De quoi me plains je?... je suis sorti de cellule... Baskets aux pieds, un petit jogging (10km) va me faire du bien. Direction une forêt aménagée le long de la transcanadienne. Malgré, une météo maussade, cet endroit est merveilleux : entretenu par des volontaires écolos, un parcours aménagé en pleine nature sillone cette forêt composée de multiples espèces d'arbres et de nombreux panneaux explicatifs le jalonne tout du long. Un clin d'oeil : je m'arrête devant une pancarte indiquant qu'à cet emplacement, un bombardier americain s'est "crashé" ici pendant la seconde guerre mondiale. Quelques debris de moteur gisent sur le sol comme preuve de ce tragique évenement. Ah... les avions, ca me poursuit ! Il faut preciser que Terre Neuve fut le lieu de prédilection des aventuriers aeronautiques du debut du 20e siecle, lors des premieres traversées transatlantiques. Une exposition leur est d'ailleurs consacrée à l'aeroport.
Revenu à l'hôtel sous la pluie, je m'installe dans la chambre pour écrire quelques lignes de mon histoire. Et je regarde d'un œil distrait, sur le canal TV météo, l'évolution d'un ouragan qui a pris naissance dans la mer des Caraïbes quelques jours plus tôt. Celui ci a été surnommé Bill ! Why not ! Inquiet sur sa progression, je tends l'oreille. Il semblerait qu'il s'approche inéluctablement des côtes de la Nouvelle Ecosse et notamment d'Halifax. Halifax où mon vol de demain doit atterrir en milieu d'après midi... Pas de chance !
Bill, de catégorie 1, développe des vents de 110 à 130km/h. Dans ces conditions, un avion ne peut atterrir en toute sécurité (... rien a voir avec la patafix !) et la raison voudrait que les vols soient annulés... Particulièrement concerné par ce phénomène naturel, j'appelle Mike sur son portable, le représentant d'American Airlines qui "organise" mon voyage de retour.. "Mike, es tu certain que mon vol de demain sera maintenu ?..." lui demande-je fébrile. "Ne t'en fais pas, tout va bien se passer ! Ce n'est pas ce petit coup de vent qui va modifier ton programme!" me repond-il d'un ton assuré... Pas vraiment convaincu, je raccroche et je suis avec attention l'evolution de Bill à la télé ! Il se peut que sa route soit détournée et que l'impact sur Halifax soit mineur. Je croise les doigts ... Attendons Dimanche.
De quoi me plains je?... je suis sorti de cellule... Baskets aux pieds, un petit jogging (10km) va me faire du bien. Direction une forêt aménagée le long de la transcanadienne. Malgré, une météo maussade, cet endroit est merveilleux : entretenu par des volontaires écolos, un parcours aménagé en pleine nature sillone cette forêt composée de multiples espèces d'arbres et de nombreux panneaux explicatifs le jalonne tout du long. Un clin d'oeil : je m'arrête devant une pancarte indiquant qu'à cet emplacement, un bombardier americain s'est "crashé" ici pendant la seconde guerre mondiale. Quelques debris de moteur gisent sur le sol comme preuve de ce tragique évenement. Ah... les avions, ca me poursuit ! Il faut preciser que Terre Neuve fut le lieu de prédilection des aventuriers aeronautiques du debut du 20e siecle, lors des premieres traversées transatlantiques. Une exposition leur est d'ailleurs consacrée à l'aeroport.
Revenu à l'hôtel sous la pluie, je m'installe dans la chambre pour écrire quelques lignes de mon histoire. Et je regarde d'un œil distrait, sur le canal TV météo, l'évolution d'un ouragan qui a pris naissance dans la mer des Caraïbes quelques jours plus tôt. Celui ci a été surnommé Bill ! Why not ! Inquiet sur sa progression, je tends l'oreille. Il semblerait qu'il s'approche inéluctablement des côtes de la Nouvelle Ecosse et notamment d'Halifax. Halifax où mon vol de demain doit atterrir en milieu d'après midi... Pas de chance !
Bill, de catégorie 1, développe des vents de 110 à 130km/h. Dans ces conditions, un avion ne peut atterrir en toute sécurité (... rien a voir avec la patafix !) et la raison voudrait que les vols soient annulés... Particulièrement concerné par ce phénomène naturel, j'appelle Mike sur son portable, le représentant d'American Airlines qui "organise" mon voyage de retour.. "Mike, es tu certain que mon vol de demain sera maintenu ?..." lui demande-je fébrile. "Ne t'en fais pas, tout va bien se passer ! Ce n'est pas ce petit coup de vent qui va modifier ton programme!" me repond-il d'un ton assuré... Pas vraiment convaincu, je raccroche et je suis avec attention l'evolution de Bill à la télé ! Il se peut que sa route soit détournée et que l'impact sur Halifax soit mineur. Je croise les doigts ... Attendons Dimanche.
jeudi 10 septembre 2009
Laissez moi partir !
Vendredi matin 21 aout. Le soleil brille... c'est bon signe (... enfin j'espère !). Comme mon vol est prévu à 14h20, je décide de faire un court mais intense jogging, une douche et un petit dej. De retour dans ma chambre, je reçois un message téléphonique de Air Canada de Montréal qui m'annonce ne pas pouvoir émettre un billet Gander - Halifax ( env. 800$ CAN) car mon compte n'est pas suffisamment approvisionné. Surprise ! En effet, il y a deux jours, le précédent billet émis pour 2000$ avait été débité de mon compte mais pas encore recrédité (délai de traitement bancaire). Il faut donc trouver une solution immédiatement sinon pas de voyage aujourd'hui !
Encore un peu de stress... Au point où j'en suis...! Quelques coups de fil après, je suis sauvé : mon ami et associé Philippe, me communique le N° de sa carte bancaire et la transaction peut finalement se faire. Ouf !
Direction l'aéroport. Je file revoir mes douaniers préférés ! Ils me remettent mon passeport car mon départ est imminent. Je passe ma valise à la sécurité et une bandelette verte, passée autour de la poignée, valide le bagage. Jusqu'ici tout va bien... pourvu que ça continue ! Je me présente au comptoir Air Canada. Accueilli par une charmante hôtesse, elle met ma valise sur la balance et me demande mon billet et mon passeport. Elle vérifie sur son écran et d'un geste prompt, elle ôte la bandelette verte de ma valise et me demande de patienter quelques instants (ouh la la ! c'est pas bon signe!). Elle revient quelques minutes après avec la responsable qui me signifie simplement que la compagnie ne peut me prendre a son bord pour raison de sécurité. Le ciel me retombe encore sur la tête! Aïe! Calmement, je lui explique que mon planning de vol a été établi la veille par un représentant de la compagnie American Airlines et que toutes les vérifications (y compris celle de Air Canada) ont été faites. No way ! Rien à faire !... Mais quand vont ils me laisser rentrer chez moi ?!... Terre Neuve est un endroit admirable mais faut pas exagérer...
Après quelques heures d'attente à l'aéroport pour voir si la situation évolue, je retourne à l'hôtel Gander où j'attends patiemment de nouvelles instructions d'AA. Etrange sentiment que de sentir mon destin suspendu au bon vouloir d'une compagnie qui va me dire ce que je dois faire... Patience !
En fin d'après midi , je reçois un fax a la réception de l'hôtel pour m'indiquer mon nouveau planning de vols.
Départ dimanche (dans 2 jours, oh non ! :-( même itinéraire : Gander - Halifax - New York - Paris avec arrivée prévue Paris mardi 25 aout matin. C'est pas possible ! Qu'ai je donc de si "attractif" pour qu'ils me gardent aussi longtemps ?... Mes proches avertis de ce 3e plan de vol, je decide d'aller dormir , le moral dans les chaussettes...
Encore un peu de stress... Au point où j'en suis...! Quelques coups de fil après, je suis sauvé : mon ami et associé Philippe, me communique le N° de sa carte bancaire et la transaction peut finalement se faire. Ouf !
Direction l'aéroport. Je file revoir mes douaniers préférés ! Ils me remettent mon passeport car mon départ est imminent. Je passe ma valise à la sécurité et une bandelette verte, passée autour de la poignée, valide le bagage. Jusqu'ici tout va bien... pourvu que ça continue ! Je me présente au comptoir Air Canada. Accueilli par une charmante hôtesse, elle met ma valise sur la balance et me demande mon billet et mon passeport. Elle vérifie sur son écran et d'un geste prompt, elle ôte la bandelette verte de ma valise et me demande de patienter quelques instants (ouh la la ! c'est pas bon signe!). Elle revient quelques minutes après avec la responsable qui me signifie simplement que la compagnie ne peut me prendre a son bord pour raison de sécurité. Le ciel me retombe encore sur la tête! Aïe! Calmement, je lui explique que mon planning de vol a été établi la veille par un représentant de la compagnie American Airlines et que toutes les vérifications (y compris celle de Air Canada) ont été faites. No way ! Rien à faire !... Mais quand vont ils me laisser rentrer chez moi ?!... Terre Neuve est un endroit admirable mais faut pas exagérer...
Après quelques heures d'attente à l'aéroport pour voir si la situation évolue, je retourne à l'hôtel Gander où j'attends patiemment de nouvelles instructions d'AA. Etrange sentiment que de sentir mon destin suspendu au bon vouloir d'une compagnie qui va me dire ce que je dois faire... Patience !
En fin d'après midi , je reçois un fax a la réception de l'hôtel pour m'indiquer mon nouveau planning de vols.
Départ dimanche (dans 2 jours, oh non ! :-( même itinéraire : Gander - Halifax - New York - Paris avec arrivée prévue Paris mardi 25 aout matin. C'est pas possible ! Qu'ai je donc de si "attractif" pour qu'ils me gardent aussi longtemps ?... Mes proches avertis de ce 3e plan de vol, je decide d'aller dormir , le moral dans les chaussettes...
mardi 8 septembre 2009
Je veux rentrer chez moi !
Je me retrouve donc dans les bureaux de la douane à l'aéroport de Gander, pour répondre aux questions des deux officiers. Juste avant l'entretien, je leur demande poliment si je peux appeler une agence de voyage avant l'heure de fermeture imminente, afin de préparer mon voyage de retour. Ils m'accordent royalement cette faveur et mettent à ma disposition un poste téléphonique. Avec l'aide de la voyagiste, j'organise donc mon vol de retour (plusieurs étapes) : Gander, Halifax, Montréal, Paris. Départ demain jeudi 20 aout 14:20 et arrivée prévue à Paris vendredi 21 au matin. Parfait !... hormis un petit détail : presque 2000$ CAN pour cet aller simple !! ... le double de l'aller et retour Paris San Francisco ! Ça tape fort ! mais je n'ai pas vraiment le choix, je souhaite rentrer au plus vite à la maison. Si je savais !...
Les douaniers me posent ensuite une série de questions, toutes plus indiscrètes que les autres... sur ma famille, mon activité, mes voyages... une enquête en quelque sorte !.. je croyais pourtant que j'en étais sorti... Et ils gardent mon passeport jusqu'au moment où je quitterai Gander.
Rendez vous demain matin 9h00 avec les douaniers ... malgré un vol prévu à 14h20. Étrange ...
Je rentre à l'hôtel en passant par le magasin de souvenirs de mon gardien de cellule, pour prendre les cadeaux gravés sur bois et sur verre. Et je suis si heureux d'imaginer que dans 2 jours je retrouverai les miens et mes amis... Quel bonheur ! rien que d'y penser !
Rentré dans ma chambre, je recois un coup de fil d'une journaliste de la TV canadienne CBC qui souhaite m'interviewer avant mon départ. Seule, accompagnée de sa caméra, je la recois dans ma chambre pour raconter mon aventure et témoigner de la réaction démesurée à mon égard. Elle prend des risques: seule face à un "dangereux" personnage comme moi !! L'interview dure une vingtaine de minutes.
Et ensuite dodo! Nuit confortable avec des rêves bizarres d'emprisonnement et des couloirs sans fin (... ça me travaille pas mal cette histoire !)
Le lendemain matin, je me présente comme convenu au bureau des douanes et là, secousse mentale (encore)! Très stoïquement, ils m'annoncent que la compagnie aérienne nationale (Air Canada) ne m'autorise pas à prendre ses avions pour des raisons de sécurité. Et voila, ça y est, je suis dans la boite ... avec l'étiquette "personnage dangereux" ! Donc pas de prise de risques pour la compagnie... Et je fais comment pour sortir d'ici ?!...Ce sentiment d'être prisonnier me parcourt encore l'esprit... ils ont juste élargi un peu les murs !! Mais je veux simplement rentrer chez moi...
Je comprends alors que je ne pourrai pas organiser mon voyage de retour sans l'implication des autorités canadiennes et la compagnie aérienne AA. Toujours sans passeport, je retourne à l'hôtel où la receptioniste s'interroge sur l'objet de mon retour. Mais une employée, compatissante, me demande si je me porte bien car elle avait entendu le matin même à la radio mon histoire... Quelle histoire invraisembable !
Après avoir passé de nombreux coups de fil pour avertir mes proches de l'annulation de mon planning de vols, je rappelle le bureau des douanes pour avoir des nouvelles. No news :-( Attendre, encore attendre... mais combien de temps ?... Si je dois tirer quelque chose de positif de cette malheureuse expérience, c'est la patience ! Je n'arrête pas d'attendre... J'en profite pour faire quelques pas le long de cet ancien fjord qu'est devenu le lac Gander. Endroit magnifique... Ca detend... Enfin (dans mon cas) presque !
En fin d'après midi, je recois un appel d'un representant de la compagnie, Mike, qui m'annonce la fin de mes ennuis ! Ouf ! Il me propose une rencontre à mon hotel ce soir même. Banco ! Espoir d'une porte de sortie... Hi Mike ! nous nous dirigeons vers l'ordinateur de la reception où il verifie le nouveau plan de vols : Gander, Halifax, New York, Paris. Départ demain vendredi, nuit à Halifax, transit à NYC toute la journée (n'y aurait-il pas un vol plus tot pour Paris ?... j'aurai la réponse à cette question plus tard !), et arrivée à Paris CDG dimanche matin... Bon, là encore : pas le choix ! Je lui demande si je n'aurais pas de soucis pour passer la douane US, et il me repond d'un air détaché : "Si tu as des problemes, appelle moi, je te laisse mon portable!" A moitié rassuré, je prend congé de Mike et après un frugal diner, monte me coucher... avec l'espoir de sortir bientôt de ce cauchemar...
Les douaniers me posent ensuite une série de questions, toutes plus indiscrètes que les autres... sur ma famille, mon activité, mes voyages... une enquête en quelque sorte !.. je croyais pourtant que j'en étais sorti... Et ils gardent mon passeport jusqu'au moment où je quitterai Gander.
Rendez vous demain matin 9h00 avec les douaniers ... malgré un vol prévu à 14h20. Étrange ...
Je rentre à l'hôtel en passant par le magasin de souvenirs de mon gardien de cellule, pour prendre les cadeaux gravés sur bois et sur verre. Et je suis si heureux d'imaginer que dans 2 jours je retrouverai les miens et mes amis... Quel bonheur ! rien que d'y penser !
Rentré dans ma chambre, je recois un coup de fil d'une journaliste de la TV canadienne CBC qui souhaite m'interviewer avant mon départ. Seule, accompagnée de sa caméra, je la recois dans ma chambre pour raconter mon aventure et témoigner de la réaction démesurée à mon égard. Elle prend des risques: seule face à un "dangereux" personnage comme moi !! L'interview dure une vingtaine de minutes.
Et ensuite dodo! Nuit confortable avec des rêves bizarres d'emprisonnement et des couloirs sans fin (... ça me travaille pas mal cette histoire !)
Le lendemain matin, je me présente comme convenu au bureau des douanes et là, secousse mentale (encore)! Très stoïquement, ils m'annoncent que la compagnie aérienne nationale (Air Canada) ne m'autorise pas à prendre ses avions pour des raisons de sécurité. Et voila, ça y est, je suis dans la boite ... avec l'étiquette "personnage dangereux" ! Donc pas de prise de risques pour la compagnie... Et je fais comment pour sortir d'ici ?!...Ce sentiment d'être prisonnier me parcourt encore l'esprit... ils ont juste élargi un peu les murs !! Mais je veux simplement rentrer chez moi...
Je comprends alors que je ne pourrai pas organiser mon voyage de retour sans l'implication des autorités canadiennes et la compagnie aérienne AA. Toujours sans passeport, je retourne à l'hôtel où la receptioniste s'interroge sur l'objet de mon retour. Mais une employée, compatissante, me demande si je me porte bien car elle avait entendu le matin même à la radio mon histoire... Quelle histoire invraisembable !
Après avoir passé de nombreux coups de fil pour avertir mes proches de l'annulation de mon planning de vols, je rappelle le bureau des douanes pour avoir des nouvelles. No news :-( Attendre, encore attendre... mais combien de temps ?... Si je dois tirer quelque chose de positif de cette malheureuse expérience, c'est la patience ! Je n'arrête pas d'attendre... J'en profite pour faire quelques pas le long de cet ancien fjord qu'est devenu le lac Gander. Endroit magnifique... Ca detend... Enfin (dans mon cas) presque !
En fin d'après midi, je recois un appel d'un representant de la compagnie, Mike, qui m'annonce la fin de mes ennuis ! Ouf ! Il me propose une rencontre à mon hotel ce soir même. Banco ! Espoir d'une porte de sortie... Hi Mike ! nous nous dirigeons vers l'ordinateur de la reception où il verifie le nouveau plan de vols : Gander, Halifax, New York, Paris. Départ demain vendredi, nuit à Halifax, transit à NYC toute la journée (n'y aurait-il pas un vol plus tot pour Paris ?... j'aurai la réponse à cette question plus tard !), et arrivée à Paris CDG dimanche matin... Bon, là encore : pas le choix ! Je lui demande si je n'aurais pas de soucis pour passer la douane US, et il me repond d'un air détaché : "Si tu as des problemes, appelle moi, je te laisse mon portable!" A moitié rassuré, je prend congé de Mike et après un frugal diner, monte me coucher... avec l'espoir de sortir bientôt de ce cauchemar...
lundi 7 septembre 2009
Mon procès: plaider coupable !
Réveillé à 7h00 du matin, je décide de faire un jogging, pour décompresser ! Il pleut des cordes, mais c'est si bon ! ... mouillé dedans , trempé dehors ! Longeant la transcanadienne sur 3 km, je fais le tour d'un admirable petit lac, Cobb's pound (ici, ils appellent ça un etang : 3 km de perimètre quand même !) et retour à l'hôtel.
Trempé et fatigué et un peu calmé...Une bonne douche, un breakfast (un vrai !) et il va falloir penser à aller au tribunal.
Mais auparavant il faut "pointer" au poste de police RCMP. Un taxi m'y emmene donc. Un policier me présente un formulaire sur lequel il indique l'heure de mon passage. J'y appose ma signature.
Il me reste un peu de temps avant d'aller au tribunal et je repense au gardien de cellule qui m'a emmené hier en voiture à l'hôtel. Il donne un coup de main dans un magasin de souvenirs tenu par sa famille et il personnalise les cadeaux souvenirs en gravant sur verre ou sur bois (cadre, stylo, porte clé). On peut apporter ses propres photos et les faire graver sur différents supports. Classique mais sympa ! J'achète donc quelques cadeaux pour mes proches (famille et amis) sur lesquels je fais graver cette fatidique date du 15 aout en souvenir du soutien moral qu'ils m'ont apporté dans cet épreuve. Je leur en serai à jamais reconnaissant.
Je me rend ensuite à pied au tribunal qui n'est plus qu'à quelques centaines de mètres de là. J'y rencontre mon avocat, Ray et une jeune et jolie journaliste de CBC radio, Jessica, qui souhaite m'interviewer sur mon histoire. Ce serait bien la première personne à avoir ma version des faits... Je lui explique que le délibéré n'a pas encore eu lieu et que je répondrai volontiers à ses questions après le verdict.
Quelques instants après, Ray m'invite à le suivre dans une salle d'audience, différente de celle d'hier. Même scénario, dès que le juge pénétre dans cette enceinte, tout le monde se lève (comme dans la pub, mais pas pour les mêmes raisons !). L'audience est ouverte, chacun y va de son plaidoyer:
- les procureurs fédéral et provincial qui chargent et appuient là où ça fait mal (métier pas facile !). Oui, je suis conscient d'avoir mis la trouille aux passagers et à l'équipage (...qui selon moi auraient quand même pu essayer de communiquer), et je le regrette sincèrement;
- l'avocat qui déroule ma vie grâce aux éléments transmis par ma fille et mes amis du bureau - 40 pages de fax pour dire qui je suis ! - ingénieur dans des compagnies internationales, directeur technique dans une société américaine, le marathon de New York, enfin un mec bien sous tout rapport (stop! j'ai les chevilles qui gonflent !), mais Ray n'oublie pas de plaider coupable (ce qui me donne le droit de me taire !)
- et le juge qui sermone en reprenant les charges pesant contre moi, annonce la sentence definitve : 10 ans d'interdiction de territoire canadien et 32000$ d'amende (22000$ US pour la compagnie aèrienne et 10000$ CAN pour la justice canadienne).
Et voila l'affaire est classée. Emballez, c'est pesé ! Disproportion ? Inadéquation ?
Cher payé, en tout cas !
Certains penseront que non, mais je les invite à vivre 3 jours en cellule et payer l'amende en question, et je leur reposerai la question : "addition salée, ne trouvez vous pas ?!..."
J'ai un gout amer dans la tête, un sentiment d'incompréhension, ... d'injustice ?!... une impression de gâchis de temps et d'énergie. Enfin, remets toi, Patrick, regarde devant ! C'est fait c'est fait. Rebondir... Pas facile car j'ai perdu un peu de mon élasticité ! Allez courage!
A la sortie de la salle d'audience, deux officiers des douanes souhaitent me poser quelques questions. Eh bien, oui, à l'arrivée je suis passé directement à la case prison, sans m'arrêter à la case douane !
Je dois signer quelques papiers en cours de préparation par le greffe et je les rejoindrai ensuite dans leurs bureaux à l'aéroport. Dans l'intervalle, je retrouve Jessica accompagnée de son micro et de son magnétophone, qui m'invite à lui raconter mon histoire. L'entretien dure une quinzaine de minutes et elle m'indique que ça passera probablement demain matin sur les ondes de CBC local news. Je prend congé de la jeune fille blonde. Et après avoir récupéré mon dossier au greffe (... étonné de noter que même l'amende due à la compagnie aérienne est à régler dans les 4 prochains mois - comme l'amende pour la justice canadienne) , je prend un taxi pour l'aéroport...
L'épisode judiciaire local est maintenant terminé, il va falloir songer à rentrer au bercail ! Je suis libéré, certes mais pas completement libre : mon passeport est encore entre les mains des autorités canadiennes et mon PC, PDA, Ecogyzer sont entre les mains de la RCMP... A suivre ...
Trempé et fatigué et un peu calmé...Une bonne douche, un breakfast (un vrai !) et il va falloir penser à aller au tribunal.
Mais auparavant il faut "pointer" au poste de police RCMP. Un taxi m'y emmene donc. Un policier me présente un formulaire sur lequel il indique l'heure de mon passage. J'y appose ma signature.
Il me reste un peu de temps avant d'aller au tribunal et je repense au gardien de cellule qui m'a emmené hier en voiture à l'hôtel. Il donne un coup de main dans un magasin de souvenirs tenu par sa famille et il personnalise les cadeaux souvenirs en gravant sur verre ou sur bois (cadre, stylo, porte clé). On peut apporter ses propres photos et les faire graver sur différents supports. Classique mais sympa ! J'achète donc quelques cadeaux pour mes proches (famille et amis) sur lesquels je fais graver cette fatidique date du 15 aout en souvenir du soutien moral qu'ils m'ont apporté dans cet épreuve. Je leur en serai à jamais reconnaissant.
Je me rend ensuite à pied au tribunal qui n'est plus qu'à quelques centaines de mètres de là. J'y rencontre mon avocat, Ray et une jeune et jolie journaliste de CBC radio, Jessica, qui souhaite m'interviewer sur mon histoire. Ce serait bien la première personne à avoir ma version des faits... Je lui explique que le délibéré n'a pas encore eu lieu et que je répondrai volontiers à ses questions après le verdict.
Quelques instants après, Ray m'invite à le suivre dans une salle d'audience, différente de celle d'hier. Même scénario, dès que le juge pénétre dans cette enceinte, tout le monde se lève (comme dans la pub, mais pas pour les mêmes raisons !). L'audience est ouverte, chacun y va de son plaidoyer:
- les procureurs fédéral et provincial qui chargent et appuient là où ça fait mal (métier pas facile !). Oui, je suis conscient d'avoir mis la trouille aux passagers et à l'équipage (...qui selon moi auraient quand même pu essayer de communiquer), et je le regrette sincèrement;
- l'avocat qui déroule ma vie grâce aux éléments transmis par ma fille et mes amis du bureau - 40 pages de fax pour dire qui je suis ! - ingénieur dans des compagnies internationales, directeur technique dans une société américaine, le marathon de New York, enfin un mec bien sous tout rapport (stop! j'ai les chevilles qui gonflent !), mais Ray n'oublie pas de plaider coupable (ce qui me donne le droit de me taire !)
- et le juge qui sermone en reprenant les charges pesant contre moi, annonce la sentence definitve : 10 ans d'interdiction de territoire canadien et 32000$ d'amende (22000$ US pour la compagnie aèrienne et 10000$ CAN pour la justice canadienne).
Et voila l'affaire est classée. Emballez, c'est pesé ! Disproportion ? Inadéquation ?
Cher payé, en tout cas !
Certains penseront que non, mais je les invite à vivre 3 jours en cellule et payer l'amende en question, et je leur reposerai la question : "addition salée, ne trouvez vous pas ?!..."
J'ai un gout amer dans la tête, un sentiment d'incompréhension, ... d'injustice ?!... une impression de gâchis de temps et d'énergie. Enfin, remets toi, Patrick, regarde devant ! C'est fait c'est fait. Rebondir... Pas facile car j'ai perdu un peu de mon élasticité ! Allez courage!
A la sortie de la salle d'audience, deux officiers des douanes souhaitent me poser quelques questions. Eh bien, oui, à l'arrivée je suis passé directement à la case prison, sans m'arrêter à la case douane !
Je dois signer quelques papiers en cours de préparation par le greffe et je les rejoindrai ensuite dans leurs bureaux à l'aéroport. Dans l'intervalle, je retrouve Jessica accompagnée de son micro et de son magnétophone, qui m'invite à lui raconter mon histoire. L'entretien dure une quinzaine de minutes et elle m'indique que ça passera probablement demain matin sur les ondes de CBC local news. Je prend congé de la jeune fille blonde. Et après avoir récupéré mon dossier au greffe (... étonné de noter que même l'amende due à la compagnie aérienne est à régler dans les 4 prochains mois - comme l'amende pour la justice canadienne) , je prend un taxi pour l'aéroport...
L'épisode judiciaire local est maintenant terminé, il va falloir songer à rentrer au bercail ! Je suis libéré, certes mais pas completement libre : mon passeport est encore entre les mains des autorités canadiennes et mon PC, PDA, Ecogyzer sont entre les mains de la RCMP... A suivre ...
dimanche 6 septembre 2009
Rencontre avec un gangster...
Cette nuit est vraiment bruyante. Les prisonniers se parlent entre eux (en argot incompréhensible...) à travers la petite trappe de leur porte de cellule. Je perçois une certaine excitation qui est probablement due aux convocations au tribunal de certains détenus. Les gardiens ne disent mot...
J'attend sagement l'après midi (que c'est long ces heures d'attente enfermé, ne rien faire...) et un policier vient me chercher dans ma cellule. Je récupère chaussures et veste et cette fois-ci : innovation ! Je me vois affublé d'une rutilante paire de menottes, mains devant, avant de monter dans la voiture de police. Boum ! Ça commence bien !... bonjour l'ambiance !...
Arrivés au tribunal , toujours par la petite porte, cette fois ci il y a la télévision. Une camera me filme rentrant dans le tribunal... voila, les menottes, c'était peut être pour les médias ?!... peut être pas ?!... bref !
Dès mon arrivée, Ray, mon avocat, me confirme que la réclamation de la compagnie aérienne s'élève à environ 22000$ US (le montant exact au centime près n'est pas encore connu) et que la justice canadienne me pénalise de 10000$ CAN à régler dans les 4 mois (pour l'amende canadienne seulement). Mais "bonne" nouvelle, je pourrais sortir de cellule aujourd'hui avant même de payer ces sommes. Enfin, la fin de l'enfer !
Avant de rentrer dans la salle d'audience, je suis "stocké" sans chaussures dans une petite cellule... une salle d'attente en quelque sorte, mais beaucoup moins sympa que chez le dentiste ! Et là, je découvre un jeune homme de 18 ans, tout excité, tournant en rond dans ce local exigu, qui attend comme moi son passage devant la cour. Je m'assois tranquillement et nous faisons connaissance... Je comprend alors que je suis vraiment de l'autre côté du mur !... pas du bon , hélas ! Il me demande ce qui m'amène ici et je lui raconte mon histoire... Il éclate de rire surpris d'un tel traitement pour un tel motif ... Il a l'impression d'entendre un comte pour enfants qui se termine mal ! Je comprend sa réaction car vu de l'extérieur, mon aventure peut faire sourire... voire rire ! Enfin pas moi ! A mon tour, je lui renvoie la question : "mais qu'a tu donc fais pour être là ?". Là c'est déjà moins rigolo ... Il m'explique avec un accent qui m'oblige à le faire répéter de temps à autre, qu'il a braqué avec une arme un "coffee shop" avec un complice et qu'il a blessé deux personnes. Mais pourquoi ? ... "Pour de l'argent !" me répond il avec une sincérité désarmante. Whaoo !! Autant mon histoire l'a fait rire, que la sienne m'a laissé perplexe. Mais qu'est ce que je fais dans cette galère avec ce délinquant survolté entre ces quatre murs ?!...
Il m'explique aussi qu'il s'est rendu de lui même à la police car il avait des remords... Il risque deux années de prison ferme et il me demande : "c'est bien?" , je lui répond du tac au tac : "Non ! mais si tu t'es rendu, cela signifie que tu peux t'en sortir, fondé un famille, travailler, voyager"... On en vient à discuter religion, voyage, apprentissage de langue étrangères... Enfin, là vraiment, je suis sur une autre planète...
Par contre, un sentiment étrange me traverse alors l'esprit : du même côté du mur, on voit les gens qui se trouvent à l'intérieur d'un œil différent... Certainement pas d'excuse car son geste est grave et inacceptable mais de la compréhension dans une certaine mesure et aussi de la compassion... Je crois que je comprendrai dorénavant ce que signifie la dignité pour les détenus... Allez, on se reprend.!
Une policière vient à la porte du local et demande à mon colocataire (... provisoire et momentané) de cellule de s'écarter de la porte et de s'assoir car elle craint une réaction violente. Ce qu'il fait sans se faire prier. Elle me demande de l'accompagner dans la salle d'audience. Bizarrement, je 'n'ai droit à aucune mesure coercitive particulière (pas de menottes ni chaines). L'ambiance a l'air de s'apaiser...
Cette fois ci, le juge est présent ... Il me confirme les dires de mon avocat et précise que je suis relâché aujourd'hui sous surveillance jusqu'à demain après midi (jour du procès). Bon OK ! je pensais que le procès c'était aujourd'hui, mardi, eh bien, non !... faut croire qu'ils y prennent goût (...en tout cas pas moi !), on se revoit demain !! C'est l'annonce la plus chaleureuse que j'ai entendu depuis le début de ce cauchemar : je sors !! Yessss !... Donc "surveillance" signifie que je suis consigné dans une chambre d'hôtel (Ray s'occupe de trouver un hôtel "potable"!) de 19h à 7h du matin et que je dois aller "pointer" à la Police dans la journée...
Avant de repartir à la RCMP pour prendre mes affaires, je suis de retour dans le petit local où le jeune gangster est à son tour appelé pour son jugement. Dans son cas, il a droit aux menottes. Quand il revient dans la cellule, il me confirme sa peine: 2 ans de prison... Lorsque la sentence est tombée, sa famille était en larmes dans la salle d'audience. Et je le vois s'agiter au seul carreau blindé de la porte faisant signe à son complice qui se trouvait dans une cellule de l'autre côté du couloir, qu'il en prenait pour 2 ans. Ça n'avait pas l'air de l'affecter plus que ça !!... A 18 ans, les plus belles années d'une vie ! Quel gâchis !
Le retour à la RCMP: en voiture avec le jeune délinquant menotté et moi (libre) à l'arrière du véhicule de police. Les gardiens et un policier me rendent l'ensemble de mes affaires, y compris ce qui manquait dans ma valise, sauf mon PC, mon PDA et le module Ecogyzer confisqués dans l'avion. Ils peuvent garder ces éléments jusqu'à 30 jours après le procès comme preuve.
Ray m'a réservé une chambre à l'hôtel Gander. Un gardien de cellule me propose de m'y emmener dans son véhicule personnel. Sympa ! Je lance un bon courage aux autres détenus et je file sans demander mon reste!
Dehors il pleuvait un fin crachin. La liberté est tellement appréciable lorsqu'on en est privé !
L'hôtel Gander: un hôtel très correct situé sur la route transcanadienne N°1, avec vue sur le lac Gander. Voila la vue de ma chambre.
Un lit, un vrai ! , une douche ! Enfin je respirais !... Un telephone : je vais pouvoir annoncer la nouvelle de ma sortie à mes proches... Le bonheur de les entendre ! Mais il est deja presque 19h00. Couvre feu !!... Allez, bonne nuit (...une vraie cette fois ci !)
J'attend sagement l'après midi (que c'est long ces heures d'attente enfermé, ne rien faire...) et un policier vient me chercher dans ma cellule. Je récupère chaussures et veste et cette fois-ci : innovation ! Je me vois affublé d'une rutilante paire de menottes, mains devant, avant de monter dans la voiture de police. Boum ! Ça commence bien !... bonjour l'ambiance !...
Arrivés au tribunal , toujours par la petite porte, cette fois ci il y a la télévision. Une camera me filme rentrant dans le tribunal... voila, les menottes, c'était peut être pour les médias ?!... peut être pas ?!... bref !
Dès mon arrivée, Ray, mon avocat, me confirme que la réclamation de la compagnie aérienne s'élève à environ 22000$ US (le montant exact au centime près n'est pas encore connu) et que la justice canadienne me pénalise de 10000$ CAN à régler dans les 4 mois (pour l'amende canadienne seulement). Mais "bonne" nouvelle, je pourrais sortir de cellule aujourd'hui avant même de payer ces sommes. Enfin, la fin de l'enfer !
Avant de rentrer dans la salle d'audience, je suis "stocké" sans chaussures dans une petite cellule... une salle d'attente en quelque sorte, mais beaucoup moins sympa que chez le dentiste ! Et là, je découvre un jeune homme de 18 ans, tout excité, tournant en rond dans ce local exigu, qui attend comme moi son passage devant la cour. Je m'assois tranquillement et nous faisons connaissance... Je comprend alors que je suis vraiment de l'autre côté du mur !... pas du bon , hélas ! Il me demande ce qui m'amène ici et je lui raconte mon histoire... Il éclate de rire surpris d'un tel traitement pour un tel motif ... Il a l'impression d'entendre un comte pour enfants qui se termine mal ! Je comprend sa réaction car vu de l'extérieur, mon aventure peut faire sourire... voire rire ! Enfin pas moi ! A mon tour, je lui renvoie la question : "mais qu'a tu donc fais pour être là ?". Là c'est déjà moins rigolo ... Il m'explique avec un accent qui m'oblige à le faire répéter de temps à autre, qu'il a braqué avec une arme un "coffee shop" avec un complice et qu'il a blessé deux personnes. Mais pourquoi ? ... "Pour de l'argent !" me répond il avec une sincérité désarmante. Whaoo !! Autant mon histoire l'a fait rire, que la sienne m'a laissé perplexe. Mais qu'est ce que je fais dans cette galère avec ce délinquant survolté entre ces quatre murs ?!...
Il m'explique aussi qu'il s'est rendu de lui même à la police car il avait des remords... Il risque deux années de prison ferme et il me demande : "c'est bien?" , je lui répond du tac au tac : "Non ! mais si tu t'es rendu, cela signifie que tu peux t'en sortir, fondé un famille, travailler, voyager"... On en vient à discuter religion, voyage, apprentissage de langue étrangères... Enfin, là vraiment, je suis sur une autre planète...
Par contre, un sentiment étrange me traverse alors l'esprit : du même côté du mur, on voit les gens qui se trouvent à l'intérieur d'un œil différent... Certainement pas d'excuse car son geste est grave et inacceptable mais de la compréhension dans une certaine mesure et aussi de la compassion... Je crois que je comprendrai dorénavant ce que signifie la dignité pour les détenus... Allez, on se reprend.!
Une policière vient à la porte du local et demande à mon colocataire (... provisoire et momentané) de cellule de s'écarter de la porte et de s'assoir car elle craint une réaction violente. Ce qu'il fait sans se faire prier. Elle me demande de l'accompagner dans la salle d'audience. Bizarrement, je 'n'ai droit à aucune mesure coercitive particulière (pas de menottes ni chaines). L'ambiance a l'air de s'apaiser...
Cette fois ci, le juge est présent ... Il me confirme les dires de mon avocat et précise que je suis relâché aujourd'hui sous surveillance jusqu'à demain après midi (jour du procès). Bon OK ! je pensais que le procès c'était aujourd'hui, mardi, eh bien, non !... faut croire qu'ils y prennent goût (...en tout cas pas moi !), on se revoit demain !! C'est l'annonce la plus chaleureuse que j'ai entendu depuis le début de ce cauchemar : je sors !! Yessss !... Donc "surveillance" signifie que je suis consigné dans une chambre d'hôtel (Ray s'occupe de trouver un hôtel "potable"!) de 19h à 7h du matin et que je dois aller "pointer" à la Police dans la journée...
Avant de repartir à la RCMP pour prendre mes affaires, je suis de retour dans le petit local où le jeune gangster est à son tour appelé pour son jugement. Dans son cas, il a droit aux menottes. Quand il revient dans la cellule, il me confirme sa peine: 2 ans de prison... Lorsque la sentence est tombée, sa famille était en larmes dans la salle d'audience. Et je le vois s'agiter au seul carreau blindé de la porte faisant signe à son complice qui se trouvait dans une cellule de l'autre côté du couloir, qu'il en prenait pour 2 ans. Ça n'avait pas l'air de l'affecter plus que ça !!... A 18 ans, les plus belles années d'une vie ! Quel gâchis !
Le retour à la RCMP: en voiture avec le jeune délinquant menotté et moi (libre) à l'arrière du véhicule de police. Les gardiens et un policier me rendent l'ensemble de mes affaires, y compris ce qui manquait dans ma valise, sauf mon PC, mon PDA et le module Ecogyzer confisqués dans l'avion. Ils peuvent garder ces éléments jusqu'à 30 jours après le procès comme preuve.
Ray m'a réservé une chambre à l'hôtel Gander. Un gardien de cellule me propose de m'y emmener dans son véhicule personnel. Sympa ! Je lance un bon courage aux autres détenus et je file sans demander mon reste!
Dehors il pleuvait un fin crachin. La liberté est tellement appréciable lorsqu'on en est privé !
L'hôtel Gander: un hôtel très correct situé sur la route transcanadienne N°1, avec vue sur le lac Gander. Voila la vue de ma chambre.
Un lit, un vrai ! , une douche ! Enfin je respirais !... Un telephone : je vais pouvoir annoncer la nouvelle de ma sortie à mes proches... Le bonheur de les entendre ! Mais il est deja presque 19h00. Couvre feu !!... Allez, bonne nuit (...une vraie cette fois ci !)
Premier jour au tribunal... le goût des chaines !
Je commence à prendre mes marques et, la fatigue aidant, cette nuit j'ai réussi à dormir un peu. J'espère que ce lundi sera mon jour de sortie. Ce matin j'ai rendez vous au tribunal où je dois rencontrer mon avocat (... commis d'office).
Après un petit déjeuner "aux potatoes", un policier me sort de ma cabane(... au Canada! bon d'accord, facile !) et me demande gentiment de mettre mes chaussures et ma veste et de le suivre jusqu'à son véhicule de police. Je m'exécute. Un peu d'air me fera du bien... Pas de bol, il pleut. Quelle importance après tout ! ce n'est quand même pas une excursion touristique ! Juste accompagné par un gardien et un policier, nous nous rendons au tribunal de Gander qui est a l'autre bout de la ville. Nous y sommes en 5 à 10 minutes.
Aucune mesure particulière n'est pris à mon égard (pas de menottes) et nous passons par l'entrée des "artistes". Accueil glacial du shérif qui me fouille au corps (... au cas où ils auraient oubliés de m'enlever une arme ! ... franchement !), me demande d'enlever ma veste et de mettre mes genoux sur une chaise qu'il adosse au mur. Drôle de demande !... Mais je comprends vite : je le vois brandir une chaine reliée par deux menottes qu'il m'accroche aux pieds alors que je suis à genoux sur la chaise. Effet choc garanti ! Alcatraz et Guantanamo réunis ! Alors là, ça me plombe bien le moral !
Accompagné par une jeune femme policier, j'essaie de marcher avec ces engins aux pieds jusqu'au local de l'avocat qui se trouve à une vingtaine de mètres de là... Ce n'est pas très loin, mais en traversant un espace public du tribunal avec les pieds entravés, je comprends la détresse des détenus qui doivent subir de telles humiliations... C'est inhumain.
Je rentre dans ce local exigu où se trouve déjà l'avocat, Ray. Grand bonhomme, courtois et affable, il me salue en français d'un "bonjour" et malgré mes chaines, je prend ça comme un planche de salut. Un mot dans ma langue depuis bientôt 2 journées, ça fait du bien... Hélas, son vocabulaire en français s'arrête à quelques mots de politesse, il continue en anglais à m'expliquer les différentes options qui s'offrent à moi.
Plaidé coupable ou non coupable, voila le choix. Coupable et je sors rapidement (ce que je souhaite de tout mon être) ou non coupable et je rentrerai dans une logique de procès qui peut durer des semaines voire des mois (pas question!). Donc le choix est maigre, et je prends vite la décision: coupable ! Ray m'annonce que dans ce cas, vu la charge qui pèse contre moi (il n'y en aurait plus qu'une : mischief) , mon amende serait de l'ordre de 30000$ environ (20 pour la compagnie aérienne et 10 pour la justice canadienne) ! Paf! encore un choc ! mais où vais je trouver tout cet argent ?... Et quand devrais je la payer ?... S'il faut payer pour sortir de ce trou, alors là, je ne suis pas sorti de l'auberge ... Chaines aux pieds avec 30000$ d'amende, vous imaginez le moral... dans les profondeurs abyssales :-(
L'avocat m'explique que dans quelques instants je passerais devant la cour (mais le juge sera joint par téléphone) et que par conséquent, je devrais revenir demain au tribunal pour que juge, procureurs et avocat statuent sur mon cas. Rechoc! ça n'arrête pas : je ne sortirai donc pas aujourd'hui, encore une journée de taule !! oh non !!
A aucun moment, il n'a demandé à entendre ma version des faits... j'ai compris par la suite qu'en décidant de plaider coupable, il me restait un droit : celui de me taire!
L'entretien a duré 10 à 15 minutes (sans montre, c'est pas évident!) En le quittant je lui laisse les coordonnées de ma famille et de mon associé afin qu'il les contacte car tant que je suis en cellule, j'ai pratiquement plus l'occasion de les joindre.
Avec les chaines aux pieds, je suis raccompagné dans une petite cellule dans l'enceinte du tribunal en attendant de passer devant le juge .. par téléphone ! Le shérif m'enlève les chaines. Quelques temps après, un policier me demande de mettre mes mains dans le dos et me passe cette fois ci les menottes et m'accompagne dans la salle du tribunal. En l'espace de 2 heures à peine , j'ai gouté à deux "plaisirs" inédits (...dans ma vie): les chaines et les menottes ! C'est quand même beaucoup dans la même journée. Trop même ! Objecté quelque chose dans ces conditions : difficile, très difficile !
Dans la salle du tribunal, boisée avec le portrait de la Reine... Elisabeth (Commonwealth oblige !) au dessus du siège du juge, les menottes me sont enlevées et je m'assoies à la place de l'accusé (fauteuil moelleux qui contraste avec les conditions de détention...). Devant moi, de dos, les procureurs fédéral et provincial, mon avocat, et de face une greffière. Sur les cotés (... au cas où !), un officier RCMP et un policier "shérif team". A la place du juge, un poste téléphonique !
La séance démarre lorsqu'on entend le juge qui pose quelques questions aux procureurs puis a l'avocat. Il informe l'assistance qu'il y aura donc une nouvelle séance demain après midi pour statuer sur mon éventuelle sortie de cellule et sur la peine encourue. Tout ça pour ça !?... Pas terrible ! D'autant plus que je retourne dans ma cabane pour une journée de plus. Pas glop :-(
Retour menotté dans la petite cellule du tribunal. On me rend ma veste et direction mon lieu de villégiature RCMP accompagné de mes anges gardiens.
Rebelote, veste et chaussures enlevées, je rentre dans ma cellule et je sens alors que je commence à m'approprier le lieu... sentiment bizarre et ambigüe !
Ce lundi après midi; les gardiens me proposent une douche ... pas collective heureusement (attention au coup du savon !) Waoh! du bonheur! Enfin, je retrouve une part de ma dignité. On m'autorise à changer de vêtement en prenant du linge dans ma valise. Je constate à ce moment là que plein d'objets ont disparu: tous mes appareils électroniques (quelques Ecogyzer pour le séminaire, mon montre de joggueur avec GPS, des chargeurs pour batterie...), et même une bouteille de St Emilion Grand Cru 1993 que j'avais prévue comme cadeau pour notre partenaire à San Francisco). Bon on verra ça après !
Propre, je replonge pendant de longues heures dans mes pensées jusqu'à la nuit. J'ai du mal à trouver le sommeil... J'espère que demain sera la dernière journée dans cet endroit...
Bonne nuit !
Après un petit déjeuner "aux potatoes", un policier me sort de ma cabane(... au Canada! bon d'accord, facile !) et me demande gentiment de mettre mes chaussures et ma veste et de le suivre jusqu'à son véhicule de police. Je m'exécute. Un peu d'air me fera du bien... Pas de bol, il pleut. Quelle importance après tout ! ce n'est quand même pas une excursion touristique ! Juste accompagné par un gardien et un policier, nous nous rendons au tribunal de Gander qui est a l'autre bout de la ville. Nous y sommes en 5 à 10 minutes.
Aucune mesure particulière n'est pris à mon égard (pas de menottes) et nous passons par l'entrée des "artistes". Accueil glacial du shérif qui me fouille au corps (... au cas où ils auraient oubliés de m'enlever une arme ! ... franchement !), me demande d'enlever ma veste et de mettre mes genoux sur une chaise qu'il adosse au mur. Drôle de demande !... Mais je comprends vite : je le vois brandir une chaine reliée par deux menottes qu'il m'accroche aux pieds alors que je suis à genoux sur la chaise. Effet choc garanti ! Alcatraz et Guantanamo réunis ! Alors là, ça me plombe bien le moral !
Accompagné par une jeune femme policier, j'essaie de marcher avec ces engins aux pieds jusqu'au local de l'avocat qui se trouve à une vingtaine de mètres de là... Ce n'est pas très loin, mais en traversant un espace public du tribunal avec les pieds entravés, je comprends la détresse des détenus qui doivent subir de telles humiliations... C'est inhumain.
Je rentre dans ce local exigu où se trouve déjà l'avocat, Ray. Grand bonhomme, courtois et affable, il me salue en français d'un "bonjour" et malgré mes chaines, je prend ça comme un planche de salut. Un mot dans ma langue depuis bientôt 2 journées, ça fait du bien... Hélas, son vocabulaire en français s'arrête à quelques mots de politesse, il continue en anglais à m'expliquer les différentes options qui s'offrent à moi.
Plaidé coupable ou non coupable, voila le choix. Coupable et je sors rapidement (ce que je souhaite de tout mon être) ou non coupable et je rentrerai dans une logique de procès qui peut durer des semaines voire des mois (pas question!). Donc le choix est maigre, et je prends vite la décision: coupable ! Ray m'annonce que dans ce cas, vu la charge qui pèse contre moi (il n'y en aurait plus qu'une : mischief) , mon amende serait de l'ordre de 30000$ environ (20 pour la compagnie aérienne et 10 pour la justice canadienne) ! Paf! encore un choc ! mais où vais je trouver tout cet argent ?... Et quand devrais je la payer ?... S'il faut payer pour sortir de ce trou, alors là, je ne suis pas sorti de l'auberge ... Chaines aux pieds avec 30000$ d'amende, vous imaginez le moral... dans les profondeurs abyssales :-(
L'avocat m'explique que dans quelques instants je passerais devant la cour (mais le juge sera joint par téléphone) et que par conséquent, je devrais revenir demain au tribunal pour que juge, procureurs et avocat statuent sur mon cas. Rechoc! ça n'arrête pas : je ne sortirai donc pas aujourd'hui, encore une journée de taule !! oh non !!
A aucun moment, il n'a demandé à entendre ma version des faits... j'ai compris par la suite qu'en décidant de plaider coupable, il me restait un droit : celui de me taire!
L'entretien a duré 10 à 15 minutes (sans montre, c'est pas évident!) En le quittant je lui laisse les coordonnées de ma famille et de mon associé afin qu'il les contacte car tant que je suis en cellule, j'ai pratiquement plus l'occasion de les joindre.
Avec les chaines aux pieds, je suis raccompagné dans une petite cellule dans l'enceinte du tribunal en attendant de passer devant le juge .. par téléphone ! Le shérif m'enlève les chaines. Quelques temps après, un policier me demande de mettre mes mains dans le dos et me passe cette fois ci les menottes et m'accompagne dans la salle du tribunal. En l'espace de 2 heures à peine , j'ai gouté à deux "plaisirs" inédits (...dans ma vie): les chaines et les menottes ! C'est quand même beaucoup dans la même journée. Trop même ! Objecté quelque chose dans ces conditions : difficile, très difficile !
Dans la salle du tribunal, boisée avec le portrait de la Reine... Elisabeth (Commonwealth oblige !) au dessus du siège du juge, les menottes me sont enlevées et je m'assoies à la place de l'accusé (fauteuil moelleux qui contraste avec les conditions de détention...). Devant moi, de dos, les procureurs fédéral et provincial, mon avocat, et de face une greffière. Sur les cotés (... au cas où !), un officier RCMP et un policier "shérif team". A la place du juge, un poste téléphonique !
La séance démarre lorsqu'on entend le juge qui pose quelques questions aux procureurs puis a l'avocat. Il informe l'assistance qu'il y aura donc une nouvelle séance demain après midi pour statuer sur mon éventuelle sortie de cellule et sur la peine encourue. Tout ça pour ça !?... Pas terrible ! D'autant plus que je retourne dans ma cabane pour une journée de plus. Pas glop :-(
Retour menotté dans la petite cellule du tribunal. On me rend ma veste et direction mon lieu de villégiature RCMP accompagné de mes anges gardiens.
Rebelote, veste et chaussures enlevées, je rentre dans ma cellule et je sens alors que je commence à m'approprier le lieu... sentiment bizarre et ambigüe !
Ce lundi après midi; les gardiens me proposent une douche ... pas collective heureusement (attention au coup du savon !) Waoh! du bonheur! Enfin, je retrouve une part de ma dignité. On m'autorise à changer de vêtement en prenant du linge dans ma valise. Je constate à ce moment là que plein d'objets ont disparu: tous mes appareils électroniques (quelques Ecogyzer pour le séminaire, mon montre de joggueur avec GPS, des chargeurs pour batterie...), et même une bouteille de St Emilion Grand Cru 1993 que j'avais prévue comme cadeau pour notre partenaire à San Francisco). Bon on verra ça après !
Propre, je replonge pendant de longues heures dans mes pensées jusqu'à la nuit. J'ai du mal à trouver le sommeil... J'espère que demain sera la dernière journée dans cet endroit...
Bonne nuit !
samedi 5 septembre 2009
Un week end en cellule.
Dimanche ! Après cette première nuit passée à essayer de dormir, la bouche pâteuse, je jette un œil aux petits carreaux opaques qui s'illuminent progressivement à la lumière du jour. Je crois bien que c'est la pire nuit de ma vie. Inconfortable (le mot est faible!), bruyante (les gardiens ont discutés une bonne partie de la nuit), fraiche (la ventilation fonctionne mais pas de régulation de température, brrrr!)...enfin le pied !
Un frugal breakfast m'est servi par la trappe inférieure de la porte blindée (waoh ! quelle ambiance), dans une infâme boite en polyester style fast food: bacon et œufs avec un max de "potatoes". C'est marrant j'ai pas très faim.! Ah si, le jus d'orange, bien !
Dans la matinée, un policier me demande de le suivre dans la petite pièce au telephone pour une discussion avec une avocate, Michele, qui m'avertit qu'une conference telephonique aura lieu ce matin avec le juge en charge de mon dossier. En effet, quelques instants plus tard, le juge l'avocate, le policier et moi sommes reunis en téléconference et j'ecoute sagement (dans ces cas là, j'evite de faire le zouave!) les charges qui pèsent contre moi. Seul le juge cause dans le poste. En plus de la charge "d'espiéglerie" initiale, il rajoute deux charges (vas y, j'ai le dos large !) : le fait d'avoir utiliser un PC avec du GPS (les deux n'etaient pas du tout liés) et une autre charge que je n'ai pas vraiment saisie sur le coup (autre "diablerie" du meme genre). Il precise aussi qu'une audience au tribunal est prévue pour demain lundi matin pour confirmer ces charges. Et voila... le coup de fil a duré 5 minutes et j'en déduis que je resterai au moins une journée de plus dans cette galère. Donc "Wait and See" !.. enfin plutot "Wait" pour moi ...
Le policier m'emmène ensuite dans un autre local pour passer aux formalités un peu plus détaillées.
Tout d'abord, empreintes digitales : il m'offre l'occasion d'exprimer mon talent d'artiste en me recouvrant les deux mains d'encre noires, après m'être soigneusement nettoyé au cas où quelques graisses et poussières faussent le résultat des courses. Guidé par une main policière, j'applique l'empreinte de chaque doigt, de la main, de la tranche (gauche et droite) sur des formulaires administratifs... Ça n'en finit pas !
Ensuite, empreinte fond de l'oeil : rapide, un objectif : clic clac ! ca y est, c'est dans la boite...
Puis, scéance photo (une seule) : je me place derriére un petit panneau sur lequel doit etre mentionné mon nom (je ne lis pas meme ce qui y est inscrit, car je suis fatigué de ce tout ce cirque...): reclic reclac !
Et maintenant on passe au questionnaire, pas sur ce qui s'est passé dans l'avion (il en a visiblement rien a faire...), mais sur mon état civil et mes signes particuliers. Justement, le policier me demande si je n'ai pas un tatouage, ou autre signe distinctif de ce genre. Je lui repond courtoisement que j'avais passé l'age de ce type de décoration et que c'etait plutôt reservé aux jeunes. "Mais ne croyez pas ca, mon cher Môssieur" me répond il en soulevant la manche de sa chemise grise, exhibant ainsi un joli tatouage representant un soleil inca (... ou azteque, enfin j'sais plus). "Mon preado de fils me demande meme d'en avoir un et je lui ai dit qu'il verrait ca plus tard" poursuit-il fier de son oeuvre... Ah là ! je sens que le dialogue s'etablit et la communication s'assouplit nettement...la glace fond (je t'avouerai que je ne dois pas être très chaud non plus!), il se lache un peu, Jeff (oui, il s'appelle Jeff, je l'ai lu sur son uniforme... petite étiquette sur la poitrine comme les caissières des grands magasins... c'est pour l'accueil !)... mais il est temps de retourné en cellule... back to cell !
En y retournant, j'apercois ma valise près de la porte blindée et cela me rassure... Dans la nuit, je m'étais fais un film en imaginant ma valise débarquant sans son propriétaire à San Francisco, considérée comme bagage suspect (j'avais omis l'étiquette avec mes coordonnées) donc détruite par les services des douanes et du déminage. Bon, c'est toujours ca de recuperé... Y a t il tout dedans ?... je verrais ca après...
Un brossage de dents plus tard (brosse et echantillon de pâte dentifrice aimablement prêtés par l'établissement !), je me retrouve assis sur ce fin matelas plastifié et je dois m'armer de patience pour supporter le temps qui passe. Penser, c'est la seule chose qui m'occupe l'esprit...Pas de repere dans le temps (ah si : jour, nuit... merci les petits carreaux opaques !), pas de retour d'image (pas de mirroir), pas de possibilité d'ecrire, personne à qui parler (les gardiens, les autres detenus ?.. mais je les comprend a peine - il faut dire que l'accent de Terre Neuve et particulièrement de Gander, ca craint ! - par la suite, une canadienne anglophone de Toronto m'a meme dit qu'elle ne comprenait pas non plus - ca rassure !), pas de lecture (en tout cas, pas envie de lire "Salvation" !). J'essaie de dormir, difficile avec tous ces bruits (gardiens, messages radios, portes qui claquent...), je n'y arrive pas vraiment...
Sans trop d'espoir, je demande au policier qui passe devant ma cellule si je peux appeler ma famille et mes amis. Réaction inespérée (... parce que c'est dimanche, peut etre ?!), il m'accorde quelques minutes de telephone avec les miens. Un bol d'air, du bonheur brut, de l'emotion, en tout cas, une remontée de moral, meme si ça ne change rien à mon statut d'enfermé...
Mais j'espere que demain, je sortirais apres le passage au tribunal. Ils ont bien compris que je n'etais pas un dangereux personnage.
Et voila une autre journée passée en taule... Un dimanche au trou :-(
Un frugal breakfast m'est servi par la trappe inférieure de la porte blindée (waoh ! quelle ambiance), dans une infâme boite en polyester style fast food: bacon et œufs avec un max de "potatoes". C'est marrant j'ai pas très faim.! Ah si, le jus d'orange, bien !
Dans la matinée, un policier me demande de le suivre dans la petite pièce au telephone pour une discussion avec une avocate, Michele, qui m'avertit qu'une conference telephonique aura lieu ce matin avec le juge en charge de mon dossier. En effet, quelques instants plus tard, le juge l'avocate, le policier et moi sommes reunis en téléconference et j'ecoute sagement (dans ces cas là, j'evite de faire le zouave!) les charges qui pèsent contre moi. Seul le juge cause dans le poste. En plus de la charge "d'espiéglerie" initiale, il rajoute deux charges (vas y, j'ai le dos large !) : le fait d'avoir utiliser un PC avec du GPS (les deux n'etaient pas du tout liés) et une autre charge que je n'ai pas vraiment saisie sur le coup (autre "diablerie" du meme genre). Il precise aussi qu'une audience au tribunal est prévue pour demain lundi matin pour confirmer ces charges. Et voila... le coup de fil a duré 5 minutes et j'en déduis que je resterai au moins une journée de plus dans cette galère. Donc "Wait and See" !.. enfin plutot "Wait" pour moi ...
Le policier m'emmène ensuite dans un autre local pour passer aux formalités un peu plus détaillées.
Tout d'abord, empreintes digitales : il m'offre l'occasion d'exprimer mon talent d'artiste en me recouvrant les deux mains d'encre noires, après m'être soigneusement nettoyé au cas où quelques graisses et poussières faussent le résultat des courses. Guidé par une main policière, j'applique l'empreinte de chaque doigt, de la main, de la tranche (gauche et droite) sur des formulaires administratifs... Ça n'en finit pas !
Ensuite, empreinte fond de l'oeil : rapide, un objectif : clic clac ! ca y est, c'est dans la boite...
Puis, scéance photo (une seule) : je me place derriére un petit panneau sur lequel doit etre mentionné mon nom (je ne lis pas meme ce qui y est inscrit, car je suis fatigué de ce tout ce cirque...): reclic reclac !
Et maintenant on passe au questionnaire, pas sur ce qui s'est passé dans l'avion (il en a visiblement rien a faire...), mais sur mon état civil et mes signes particuliers. Justement, le policier me demande si je n'ai pas un tatouage, ou autre signe distinctif de ce genre. Je lui repond courtoisement que j'avais passé l'age de ce type de décoration et que c'etait plutôt reservé aux jeunes. "Mais ne croyez pas ca, mon cher Môssieur" me répond il en soulevant la manche de sa chemise grise, exhibant ainsi un joli tatouage representant un soleil inca (... ou azteque, enfin j'sais plus). "Mon preado de fils me demande meme d'en avoir un et je lui ai dit qu'il verrait ca plus tard" poursuit-il fier de son oeuvre... Ah là ! je sens que le dialogue s'etablit et la communication s'assouplit nettement...la glace fond (je t'avouerai que je ne dois pas être très chaud non plus!), il se lache un peu, Jeff (oui, il s'appelle Jeff, je l'ai lu sur son uniforme... petite étiquette sur la poitrine comme les caissières des grands magasins... c'est pour l'accueil !)... mais il est temps de retourné en cellule... back to cell !
En y retournant, j'apercois ma valise près de la porte blindée et cela me rassure... Dans la nuit, je m'étais fais un film en imaginant ma valise débarquant sans son propriétaire à San Francisco, considérée comme bagage suspect (j'avais omis l'étiquette avec mes coordonnées) donc détruite par les services des douanes et du déminage. Bon, c'est toujours ca de recuperé... Y a t il tout dedans ?... je verrais ca après...
Un brossage de dents plus tard (brosse et echantillon de pâte dentifrice aimablement prêtés par l'établissement !), je me retrouve assis sur ce fin matelas plastifié et je dois m'armer de patience pour supporter le temps qui passe. Penser, c'est la seule chose qui m'occupe l'esprit...Pas de repere dans le temps (ah si : jour, nuit... merci les petits carreaux opaques !), pas de retour d'image (pas de mirroir), pas de possibilité d'ecrire, personne à qui parler (les gardiens, les autres detenus ?.. mais je les comprend a peine - il faut dire que l'accent de Terre Neuve et particulièrement de Gander, ca craint ! - par la suite, une canadienne anglophone de Toronto m'a meme dit qu'elle ne comprenait pas non plus - ca rassure !), pas de lecture (en tout cas, pas envie de lire "Salvation" !). J'essaie de dormir, difficile avec tous ces bruits (gardiens, messages radios, portes qui claquent...), je n'y arrive pas vraiment...
Sans trop d'espoir, je demande au policier qui passe devant ma cellule si je peux appeler ma famille et mes amis. Réaction inespérée (... parce que c'est dimanche, peut etre ?!), il m'accorde quelques minutes de telephone avec les miens. Un bol d'air, du bonheur brut, de l'emotion, en tout cas, une remontée de moral, meme si ça ne change rien à mon statut d'enfermé...
Mais j'espere que demain, je sortirais apres le passage au tribunal. Ils ont bien compris que je n'etais pas un dangereux personnage.
Et voila une autre journée passée en taule... Un dimanche au trou :-(
jeudi 3 septembre 2009
Premier jour de prison....
Je suis donc conduit directement en cellule dans un véhicule 4x4 de la police montée canadienne (...fini les chevaux et les beaux costumes rouges... ça, c'est pour le folklore!). Le voyage ne dure que quelques minutes car les bâtiments de la RCMP (Royal Canadian Mountee Police) sont situés à proximité de l'aéroport .Entrée des artistes ... et des suspects, par la petite porte à l'arrière du bâtiment.
Accueil courtois des gardiens de cellules. Refouille au corps, on me demande d'enlever ma veste, ma ceinture (au cas ou ...!), ma montre, mes chaussures et jusqu'à mon alliance (la première fois en 29 ans de mariage - rechoc :-( Dépourvu de tout objet personnel, je suis invité à "m'installer" dans la cellule N°1, seul avec mes pensées. Alors là, bouffée de cafard garantie !
Quand la porte blindée se referme derrière moi dans un vacarme assourdissant (... j'ai compris par la suite qu'il y avait un couac dans le dispositif de fermeture), je me retrouve face à face avec moi même dans cette cellule de 3x3m. Sinistre "studio", jugez du peu : murs en parpaing fraichement repeints en blanc, lumière blafarde blanche avec un néon bien protégé, rebord en béton de 60cm qui me servira de siège et de lit avec 2 couvertures en tissu épais indéchirable, un matelas en plastique de 5cm d'épaisseur qui rend l'endroit plus "confortable", un lavabo couplé à une cuvette en aluminium en guise de toilettes, 6 petits carreaux opaques en haut d'un mur pour savoir s'il fait jour ou nuit (seule façon de se repérer dans le temps) et une magnifique porte blindée bleu nuit avec une vitre verticale et une trappe horizontale en partie basse en guise passe plat. Au plafond, quelques équipements techniques protégés et une grande grille de ventilation. Le tout dans un état d'une propreté irréprochable. Et heureusement qu'on est en été, parait-il que l'hiver il y fait un froid de canard...
Je m'asseois donc sur ce qui va me servir de siège et de lit pendant ces 3 interminables journées et je commence à penser. Je me rejoue indéfiniment la scène, ce voyage à bord du Paris Boston... Mais qu'ai je donc fais de si mal pour me retrouver enfermé dans cet endroit ?... J'en arrive à me pincer pour m'assurer que ce n'est pas un mauvais rêve.
Je pense encore à ce moment là que je devrais pouvoir sortir d'ici assez vite (1 ou 2 jours) et que je pourrais continuer sur San Francisco dans la semaine...
Et là, j'apprends à être patient (au moins que cette épreuve serve à quelque chose). Un gardien me propose de la lecture : Salvation (si, si !), le Reader Digest et le Herald (un magazine local). Je prend ces quelques bouquins et les pose près de moi sur le rebord en béton, je n'ai vraiment pas le cœur a lire quoi que ce soit...
Après quelques heures d'attente, un policier vient me proposer de téléphoner à un avocat et à l'ambassade de France. Il m'emmène dans une petite pièce où il y a un téléphone posé sur une table, une chaise et une camera au plafond. L'avocat commis d'office se veut rassurant: "Votre histoire n'est pas inhabituelle, cela arrive 3 à 4 fois par an mais généralement avec des personnes saoules. Disons qu'avec quelques jours de taule et 500$ d'amende, votre cas sera classé." Bon, j'en serais quitte rapidement et cela me parait raisonnable. "Demain, dimanche, vous participerez à une conférence téléphonique avec le juge pour vous signifier que vous passerez devant un tribunal lundi". Ah, donc le WE en prison... c'est pas top... M'enfin, j'avais qu'à pas déconner... Tout ça me remonte un peu le moral car je vois déjà le bout du tunnel...
J'appelle ensuite l'ambassade de France à Montréal mais là je tombe sur un gardien (eh oui, nous sommes le week end) qui me donne un N° de portable d'un consul. Celui ci s'enquiert de savoir si je suis bien traité (je le rassure sur ce point) et il me confirme que les autorités françaises ne peuvent s'immiscer dans les affaires intérieures (... merci cela m'est d'une grande utilité !).
Retour en cellule accompagné de mon ange gardien... Back to hell ! Quand j'entends cette porte blindée qui se referme derrière moi dans un vacarme d'enfer, pffouuh ... moral au 3e sous sol.
Quelques heures après je tente une demande pour contacter ma famille et mes proches : accordée ! Yessss! Rebelote, dans la petite salle et là je dois inscrire sur une feuille de papier tous les N° que je souhaite composer. Alors là, lorsque j'entends ma petite famille, c'est du bonheur à l'état pur, de l'émotion en barre. Je leur annonce dans quel pétrin je me suis fourré et leur demande de ne pas s'inquiéter: je suis bien traité et je devrais sortir bientôt.
Comme je n'avais plus de téléphone avec moi, j'étais handicapé pour me souvenir de certains N° pour appeler mes amis (au domicile, vu l'heure!) - La technologie ca a du bon, mais c'est vraiment pas terrible pour la mémoire. On a du mal a vivre sans nos prothèses que sont nos agendas électroniques... Enfin , j'arrive a avertir les collègues et amis de bureau que mon voyage a San Francisco est probablement compromis... Allez, je veux y croire encore un peu !
Et je retourne dans mon "studio"... Clack, fais la porte :-(
La nuit tombe (merci les petits carreaux opaques) et je décide d'essayer de dormir. Je m'allonge sur le fin "matelas" et me concentre sur ma position afin de ne pas tomber de ce rebord. Première nuit en prison (... de ma vie) et je n'ai pas envie de dormir... mes pensées m'assaillent : mais qu'est ce que je fais dans cette galère ?!... Good night !
Accueil courtois des gardiens de cellules. Refouille au corps, on me demande d'enlever ma veste, ma ceinture (au cas ou ...!), ma montre, mes chaussures et jusqu'à mon alliance (la première fois en 29 ans de mariage - rechoc :-( Dépourvu de tout objet personnel, je suis invité à "m'installer" dans la cellule N°1, seul avec mes pensées. Alors là, bouffée de cafard garantie !
Quand la porte blindée se referme derrière moi dans un vacarme assourdissant (... j'ai compris par la suite qu'il y avait un couac dans le dispositif de fermeture), je me retrouve face à face avec moi même dans cette cellule de 3x3m. Sinistre "studio", jugez du peu : murs en parpaing fraichement repeints en blanc, lumière blafarde blanche avec un néon bien protégé, rebord en béton de 60cm qui me servira de siège et de lit avec 2 couvertures en tissu épais indéchirable, un matelas en plastique de 5cm d'épaisseur qui rend l'endroit plus "confortable", un lavabo couplé à une cuvette en aluminium en guise de toilettes, 6 petits carreaux opaques en haut d'un mur pour savoir s'il fait jour ou nuit (seule façon de se repérer dans le temps) et une magnifique porte blindée bleu nuit avec une vitre verticale et une trappe horizontale en partie basse en guise passe plat. Au plafond, quelques équipements techniques protégés et une grande grille de ventilation. Le tout dans un état d'une propreté irréprochable. Et heureusement qu'on est en été, parait-il que l'hiver il y fait un froid de canard...
Je m'asseois donc sur ce qui va me servir de siège et de lit pendant ces 3 interminables journées et je commence à penser. Je me rejoue indéfiniment la scène, ce voyage à bord du Paris Boston... Mais qu'ai je donc fais de si mal pour me retrouver enfermé dans cet endroit ?... J'en arrive à me pincer pour m'assurer que ce n'est pas un mauvais rêve.
Je pense encore à ce moment là que je devrais pouvoir sortir d'ici assez vite (1 ou 2 jours) et que je pourrais continuer sur San Francisco dans la semaine...
Et là, j'apprends à être patient (au moins que cette épreuve serve à quelque chose). Un gardien me propose de la lecture : Salvation (si, si !), le Reader Digest et le Herald (un magazine local). Je prend ces quelques bouquins et les pose près de moi sur le rebord en béton, je n'ai vraiment pas le cœur a lire quoi que ce soit...
Après quelques heures d'attente, un policier vient me proposer de téléphoner à un avocat et à l'ambassade de France. Il m'emmène dans une petite pièce où il y a un téléphone posé sur une table, une chaise et une camera au plafond. L'avocat commis d'office se veut rassurant: "Votre histoire n'est pas inhabituelle, cela arrive 3 à 4 fois par an mais généralement avec des personnes saoules. Disons qu'avec quelques jours de taule et 500$ d'amende, votre cas sera classé." Bon, j'en serais quitte rapidement et cela me parait raisonnable. "Demain, dimanche, vous participerez à une conférence téléphonique avec le juge pour vous signifier que vous passerez devant un tribunal lundi". Ah, donc le WE en prison... c'est pas top... M'enfin, j'avais qu'à pas déconner... Tout ça me remonte un peu le moral car je vois déjà le bout du tunnel...
J'appelle ensuite l'ambassade de France à Montréal mais là je tombe sur un gardien (eh oui, nous sommes le week end) qui me donne un N° de portable d'un consul. Celui ci s'enquiert de savoir si je suis bien traité (je le rassure sur ce point) et il me confirme que les autorités françaises ne peuvent s'immiscer dans les affaires intérieures (... merci cela m'est d'une grande utilité !).
Retour en cellule accompagné de mon ange gardien... Back to hell ! Quand j'entends cette porte blindée qui se referme derrière moi dans un vacarme d'enfer, pffouuh ... moral au 3e sous sol.
Quelques heures après je tente une demande pour contacter ma famille et mes proches : accordée ! Yessss! Rebelote, dans la petite salle et là je dois inscrire sur une feuille de papier tous les N° que je souhaite composer. Alors là, lorsque j'entends ma petite famille, c'est du bonheur à l'état pur, de l'émotion en barre. Je leur annonce dans quel pétrin je me suis fourré et leur demande de ne pas s'inquiéter: je suis bien traité et je devrais sortir bientôt.
Comme je n'avais plus de téléphone avec moi, j'étais handicapé pour me souvenir de certains N° pour appeler mes amis (au domicile, vu l'heure!) - La technologie ca a du bon, mais c'est vraiment pas terrible pour la mémoire. On a du mal a vivre sans nos prothèses que sont nos agendas électroniques... Enfin , j'arrive a avertir les collègues et amis de bureau que mon voyage a San Francisco est probablement compromis... Allez, je veux y croire encore un peu !
Et je retourne dans mon "studio"... Clack, fais la porte :-(
La nuit tombe (merci les petits carreaux opaques) et je décide d'essayer de dormir. Je m'allonge sur le fin "matelas" et me concentre sur ma position afin de ne pas tomber de ce rebord. Première nuit en prison (... de ma vie) et je n'ai pas envie de dormir... mes pensées m'assaillent : mais qu'est ce que je fais dans cette galère ?!... Good night !
mercredi 2 septembre 2009
Bonjour Terre Neuve ... adieu San Francisco :-(
Sans aucun avertissement particulier à mon egard, le commandant a donc decidé de derouter l'avion sur Terre Neuve. Alors que je suis absorbé dans ma lecture, j'entends une voix en anglais (of course!) venant du couloir questionner si je suis bien Patrick Minot. Je tourne alors la tete et croise le regard inquisiteur d'un policier entierement équipé (gilet pare balles, arme, matraque, ...) me demandant de le suivre... Deux (peut etre trois...) policiers sont debouts dans le couloir et attendent ma reaction... Interloqué, je répond donc par l'affirmative et m'exécute sans sourciller pensant que mon scenario parano est bien en train de se derouler. Mise en scène Kafka ! Acteur : ma pomme !! ca fait tout de meme bizarre de se voir debarqué de l'avion par la police montée canadienne sous le regard probablement soulagé de mes voisins de siege et du personnel de bord (ils ont du sacrement flipper pour en arriver là quand meme). Regardé par plus d'une centaine de paires d'yeux interrogateurs des autres passagers qui devaient bien se demander ce qui se passe, je suit donc tres docilement ces policiers mais sous le choc. La honte !
Sur le tarmac, plusieurs vehicules sont stationnés au pied de l'avion (police, douanes...) et là le cauchemar s'accelere : mains posées sur le vehicule, fouille au corps, le policier qui m'a precedemment sorti de l'avion m'annonce que je suis en etat d'arrestation ("You are under arrest" - comme a la télé, sauf que là je suis de l'autre coté de l'ecran...) Re choc ! Stress garanti ! (pas possible, je reve ! eh bien, non !) Il me demande si je souhaite contacter un avocat : reponse affirmative de ma part. Et il m'annonce la charge qui pese contre moi : "mischief" (sur le dico, c'est traduit par "espièglerie" !). Il m'énonce mes droits... la je ne comprend pas tout... Apres m'avoir fait reconnaitre mes 3 appareils electroniques : le PC, le module et le PDA, il m'annonce que je vais aller directement en cellule sans passer par la case départ...
Je suis donc emmené, tres courtoisement, en cellule ou je vais y passer 3 interminables journées. Adieu San Francisco ...Bonjour Gander!
Sur le tarmac, plusieurs vehicules sont stationnés au pied de l'avion (police, douanes...) et là le cauchemar s'accelere : mains posées sur le vehicule, fouille au corps, le policier qui m'a precedemment sorti de l'avion m'annonce que je suis en etat d'arrestation ("You are under arrest" - comme a la télé, sauf que là je suis de l'autre coté de l'ecran...) Re choc ! Stress garanti ! (pas possible, je reve ! eh bien, non !) Il me demande si je souhaite contacter un avocat : reponse affirmative de ma part. Et il m'annonce la charge qui pese contre moi : "mischief" (sur le dico, c'est traduit par "espièglerie" !). Il m'énonce mes droits... la je ne comprend pas tout... Apres m'avoir fait reconnaitre mes 3 appareils electroniques : le PC, le module et le PDA, il m'annonce que je vais aller directement en cellule sans passer par la case départ...
Je suis donc emmené, tres courtoisement, en cellule ou je vais y passer 3 interminables journées. Adieu San Francisco ...Bonjour Gander!
mardi 1 septembre 2009
Un voyage d'affaire excitant...
Ce voyage d'affaire s'annonce plutôt excitant: je pars présenter notre innovation verte, dans le cadre d'ateliers et de conférences techniques à San Francisco, en marge du grand prix Indy Car de Sonoma le 23 aout. Notre partenaire américain, I Drive Green, m'attend de pied ferme ce samedi 15 aout pour préparer le programme de ces sessions. Mais c'était sans compter sur le mauvais sort et la psychose post 11 septembre.
A bord du vol American Airlines Paris - Boston, j'effectue quelques tests en vol (fixation d'un module et d'un PDA sur chaque accoudoir a l'aide de mastic - vous savez la petite pâte jaune qui sert a coller des posters dans la chambre des enfants). Au passage, il ne faut pas confondre accoudoir et fuselage !!
Des passagers américains très certainement effrayés par mes agissements, avertissent insidieusement l'équipage qui ne manque pas de me demander d'éteindre a deux reprises mes équipements (ce que j'exécute sans opposition a chaque fois). Après m'avoir confisqué le PDA sur lequel tourne le logiciel, un personnel de bord enléve, à mon insu (pendant que je suis aux toilettes), le module fixé a l'accoudoir. Je demande à mon voisin situé a deux sièges de moi (le jeune americain qui dénonçait tous mes faits et gestes) qui a pris mon module et j'apprends que c'est un stewart. Je pense alors qu'ils me rendront mes deux appareils à l'arrivée a Boston en essuyant un beau sermon. Il ne me reste plus qu'à lire un magazine et à m'avancer sur les travaux qui m'attendent à San Francisco. Ainsi, quelques temps apres, je sors mon PC portable pour travailler sur le seminaire qui va avoir lieu. Tres rapidement, je suis interpellé par une hôtesse qui me demande de lui donner mon PC. Etonné par cette demande, je lui demande la raison car a ma connaissance, il n'est pas interdit d'utiliser un PC en vol. Sans insister, je lui remet mon outil de travail. C'est tout de même bizarre cet acharnement à me piquer mes appareils...
Une hotesse annonce dans les hauts parleurs que l'avion va etre detourné sur le Canada pour une raison de panne electronique a Boston. Loin d'imaginer le scenario qui va arriver, je pense immediatement a ma correspondance pour San Francisco... Pourvu que nous ne restons pas trop longtemps derouté car je n'avais que quelques heures en transit. L'espace d'un eclair, me traverse l'idée paranoiaque (pas tant que ca au final !) que je sois la cause de ce deroutement... Non non, je ne vais pas rentrer dans cette psychose... OK ils m'ont confisqué mes appareils (y compris mon PC) mais il ne faut quand meme pas flipper pour ca !... Tu vas voir mon bonhomme ... Absorbé dans ma lecture, nous atterrissons a Gander a Terre Neuve...
Des passagers américains très certainement effrayés par mes agissements, avertissent insidieusement l'équipage qui ne manque pas de me demander d'éteindre a deux reprises mes équipements (ce que j'exécute sans opposition a chaque fois). Après m'avoir confisqué le PDA sur lequel tourne le logiciel, un personnel de bord enléve, à mon insu (pendant que je suis aux toilettes), le module fixé a l'accoudoir. Je demande à mon voisin situé a deux sièges de moi (le jeune americain qui dénonçait tous mes faits et gestes) qui a pris mon module et j'apprends que c'est un stewart. Je pense alors qu'ils me rendront mes deux appareils à l'arrivée a Boston en essuyant un beau sermon. Il ne me reste plus qu'à lire un magazine et à m'avancer sur les travaux qui m'attendent à San Francisco. Ainsi, quelques temps apres, je sors mon PC portable pour travailler sur le seminaire qui va avoir lieu. Tres rapidement, je suis interpellé par une hôtesse qui me demande de lui donner mon PC. Etonné par cette demande, je lui demande la raison car a ma connaissance, il n'est pas interdit d'utiliser un PC en vol. Sans insister, je lui remet mon outil de travail. C'est tout de même bizarre cet acharnement à me piquer mes appareils...
Une hotesse annonce dans les hauts parleurs que l'avion va etre detourné sur le Canada pour une raison de panne electronique a Boston. Loin d'imaginer le scenario qui va arriver, je pense immediatement a ma correspondance pour San Francisco... Pourvu que nous ne restons pas trop longtemps derouté car je n'avais que quelques heures en transit. L'espace d'un eclair, me traverse l'idée paranoiaque (pas tant que ca au final !) que je sois la cause de ce deroutement... Non non, je ne vais pas rentrer dans cette psychose... OK ils m'ont confisqué mes appareils (y compris mon PC) mais il ne faut quand meme pas flipper pour ca !... Tu vas voir mon bonhomme ... Absorbé dans ma lecture, nous atterrissons a Gander a Terre Neuve...
Une mission Nomadic Solutions a San Francisco...
En essayant de tester notre module de mesure de CO2 et de consommation de carburant à ses limites, un nouveau produit que nous comptons lancer sur le marché américain, actuellement porteur en "Green Technology", j'ai découvert à mes dépends la sensibilité paranoïaque du milieu aéronautique nord américain tant du coté des passagers que des équipages.
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